Q1 - Tout d'abord,
M. le Ministre, merci de nous recevoir. Vous
êtes chargé du secteur le plus
important pour le développement de
la Guinée. Est-ce que vous pourriez
nous présenter en bref le développement
du secteur minier ces dernières années
?
A1 - Bon pour un rappel historique,
je vais commencé par dire que la Guinée
est un pays vieux. Depuis le 13e siècle,
on exporte de l'or. Donc, c'est une vieille
tradition. Et après cette période
impériale, il y a eu la période
coloniale. Là également, de
gros efforts avaient été faits
dans le cadre de la recherche minière
par le bureau minier. Donc, toutes les réserves
aujourd'hui connues, que ce soit dans l'or
ou dans la bauxite, sont des recherches qui
avaient été effectuées
- pas en détails - mais qui avaient
été initié depuis la
période coloniale, principalement la
bauxite.
Après l'indépendance, le
gouvernement guinéen a continué
cette tradition, et a mis en place un large
programme de recherche géologique.
Le pays aujourd'hui est pratiquement couvert.
Dans le cadre de la coopération Française,
nous sommes en train d'harmoniser toutes
les données géologiques minières
qui existent sur l'ensemble du territoire
pour arriver à avoir une vue d'ensemble
sur l'infrastructure ; et en même
temps, des indices importants ont été
également découverts. Donc,
à côté des riches gisements
de bauxites, parce que la bauxite que nous
avions, celle de Sangarédi, qui est
en train de s'épuiser, était
la plus riche du monde en qualité
; mais si nous prenons en quantité
également, la Guinée détient
les 2/3 des réserves géologiques
connues et près du tiers des réserves
prouvées exploitables tout de suite.
Dans le domaine du fer, vous avez entendu
parler du mont Nimba, vous avez entendu
parler du Simandou. Le mont Nimba, c'est
une vieille histoire ; mais en terme de
quantité, en terme de réserves,
le Simandou est beaucoup plus grand, et
c'est là où nous attendons
de très grandes réserves de
minerais de fer de haute qualité
- près de 65% - et nous venons de
signer d'ailleurs une convention avec la
société Rio Tinto pour l'exploitation
de ces gisements. Nous avons d'autres sociétés
d'exploitation et de recherche à
travers le pays. Vous avez la S.A.G (Société
Ashanti Goldfield), la S.M.D. à Dinguiraye,
SEMAFO à Kouroussa ; dans le diamant,
la seule société que avez
qui fonctionne aujourd'hui, c'est AREDOR
FMC, la 2e formule de AREDOR parce qu'il
y a eu une 1ère société
mixte de AREDOR qui s'était arrêtée,
et la société a été
reprise.
Pour ce qui est de l'exploitation de la
bauxite, aujourd'hui nous n'avons que la
CBK (Compagnie des Bauxites de Kindia) et
la C.B.G. (Compagnie des Bauxites de Guinée).
Pour l'alumine, on a une seule usine, c'est
celle de Fria. C'est la 1ère usine
d'alumine en terre Africaine, et je crois
la 3e dans le monde, en tout cas de cette
technologie, à ma connaissance. Mais
aujourd'hui, il y a des problèmes
avec cette usine, parce qu'elle a un peu
vieilli. Il faut la réhabiliter,
la rénover et puis l'étendre
parce qu'il est démontré que
pour qu'une usine soit rentable, il faut
avoir une capacité de production
supérieure ou égale à
1 million de tonnes par an. Fria est aux
alentours de 700.000 tonnes, donc il y a
un programme d'extension et de réhabilitation.
On vient de signer une convention avec
le groupe Rusal de Russie, sur les gisements
de Djandjan. Ça, c'est un grand projet
ambitieux, parce qu'il faut faire toutes
les nouvelles infrastructures : le port,
le chemin de fer, les cités, l'usine
elle-même qui fait à peu près
2,4 millions de tonnes programmées
en capacité quand l'usine va atteindre
sa pleine capacité.
Nous avons également un certain
nombre de mégaprojets. Le projet
de Nimba, celui de Simandou, la fonderie
d'aluminium de Friguia qui va être
couplée avec un barrage hydroélectrique
Souapiti Kaléta. Nous avons également
le projet de la raffinerie d'alumine de
Sangarédi, d'à peu près
2,6 millions de tonnes. Et à côté
de tout cela, nous développons un
projet sur le Trans-guinéen, le chemin
de fer qui va évacuer non seulement
les minerais de fer, mais également
la bauxite qui est au centre du pays, la
S.B.D.T (Société des Bauxites
de Dabola Tougué) ; parce que c'est
au centre de la Guinée que nous avons
pratiquement les plus grosses réserves
de bauxite. Alors compte tenu de la position
géographique par rapport à
la mer, la zone n'a pas été
suffisamment développée ;
mais quand même, ça fait partie
des priorités. Il y a une société
mixte qui est déjà en place,
qui se développe timidement, mais
quand même, elle est déjà
constituée. Les travaux ont commencé
sur le terrain dans le cadre du partenariat
avec l'Iran.
Nous comptons développer aussi l'exploitation
des métaux de base. Maintenant, c'est
à la phase exploration/recherche,
que ça soit le cuivre, le nickel,
le chrome, l'argent... Donc, c'est dans
ce cadre que j'ai parlé de la diversification.
En diversifiant, on doit aller vers ces
métaux de base.
Q2 - Mais quelles sont aujourd'hui les
priorités de votre Ministère
?
A2 - Bon, la première priorité,
je l'ai dit tantôt. L'Etat doit continuer
à approfondir la connaissance de son
potentiel. Là, ça rentre dans
la fonction régalienne de l'Etat. C'est
l'Etat qui doit s'investir pour approfondir
la connaissance de son patrimoine, c'est une
priorité.
Deuxième priorité importante
: on a déjà des réserves
importantes de gisements de bauxites, bientôt
de fer. Mais en exportant le brut, la valeur
ajoutée est faible. A titre d'exemple,
quand vous prenez en moyenne une tonne de
bauxite à 20 USD ; si elle est transformée
en alumine, ça fait 180-200 USD quand
ça marche. Mais pour avoir 1 tonne
d'alumine, il faut 2 tonnes de bauxites
si c'est de bonne qualité, 3 tonnes
si c'est de qualité moyenne. Mais
même ça, si on prend 3 tonnes
à 20 USD par exemple, ça nous
fait quelque chose comme 60 USD pour avoir
1 tonne d'alumine qui va coûter 180
dollars la tonne. Trois fois plus ! Pour
avoir 1 tonne d'aluminium, il faut à
peu près 2 tonnes d'alumine, donc
360-400 USD à investir pour avoir
une tonne d'aluminium qui va coûter
1500 dollars. Vous avez vu la marge
Donc l'objectif à travers ces mégas,
c'est la transformation sur place de ces
ressources. On ne dit pas qu'il ne faut
pas exporter. Il faut exporter ce qui est
exportable, mais pour éviter le tonnage,
nous voulons que la bauxite de très
bonne qualité qui peut être
vendu, et les bauxites de moyenne qualité
qui sont sur place soient transformés
; là c'est une priorité. Et
là ça va régler beaucoup
de problèmes sur le plan de l'optimisation
des revenus, pour ne pas dire " maximiser
les revenus " ; parce que ça,
avec les partenaires, ça n'ira pas
puisqu'il faut tenir compte des intérêts
des autres. On ne veut pas maximiser les
revenus de l'Etat, on veut les optimiser
pour que chacun y trouve son compte.
Nous avons également aujourd'hui
pour priorité de faire en sorte que
les zones minières ne soient pas
des enclaves. Donc ça, c'est un élément
important de la stratégie minière,
c'est-à-dire que le secteur minier
doit pleinement contribuer au développement
pour l'ensemble des populations, surtout
en ce moment parce que le Gouvernement a
adopté un programme approuvé
par les bailleurs de fond : le Document
Stratégique de Réduction de
la Pauvreté. Ça, c'est le
programme stratégique général
du Gouvernement aujourd'hui. Il faut regarder
si ce qu'on fait est en adéquation
avec ce programme ; et là, le secteur
minier est l'un des secteurs porteur de
croissance. Pour atteindre cet objectif,
nécessairement je crois que l'une
des priorités, un axe prioritaire,
c'est la transformation de ces immenses
ressources pour créer l'emploi -
une autre priorité importante qui
va dans le sens du développement
des ressources humaines. Si nous avons les
ressources naturelles, à côté
il y a les ressources humaines. Est-ce qu'on
doit continuer à valoriser les ressources
naturelles du pays dans le savoir par excellence
seulement ? ça peut se faire, ça
doit se faire, mais c'est pour un temps
seulement. Il faut valoriser aussi les ressources
humaines. Pour moi, c'est une priorité
aussi que j'ai inscrit et sur laquelle je
voudrais travailler, toujours dans le cadre
du partenariat. Mais au moins, si on dit
que la Guinée est le pays le plus
riche en gisements de bauxite, et qu'on
veut tout comprendre sur la bauxite, qu'on
vienne au moins consulter ou interroger
les cadres guinéens qui sont dans
ce secteur. On a les 2/3 des réserves
mondiales et l'expertise continue à
venir toujours de l'extérieur ; c'est
le contraire qui devrait se faire maintenant.
Pas dans l'immédiat, mais à
terme. Il faut que, quelque part, celui
qui est au Nord, au Sud, à l'Est
ou à l'Ouest se dise : " je
veux savoir ce qui se passe dans la bauxite,
dans l'industrie de la bauxite ", qu'il
se tourne immédiatement vers la Guinée.
D'autres pays l'ont fait, à leur
manière. Mais c'est une vision. Je
ne dis pas que ça doit se faire dans
5 ans ou 10 ans ; mais il faut déjà
commencer à penser à ça,
à un transfert de technologie, de
savoir-faire dans le cadre du partenariat
qui doit s'installer autour de ces sociétés,
de ces projets qui se développent
en ce moment. Voilà un peu, ramassé,
pour moi en tout cas, ce que je considère
comme prioritaire.
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Q3 - Justement,
vous parliez de ces partenariats, de ces collaborations
internationales ; quelles sont aujourd'hui
les actions entreprises par votre Ministère
pour attirer de nouveaux partenaires, de nouveaux
investisseurs ?
A3 - Bon, vous avez parlé du
CPDM (Centre de Promotion et de Développement
Minier). Pour nous, c'est un outil puissant
qui sert d'interface entre l'Etat et l'investisseur
minier. Ça, c'est en ligne droite avec
notre politique. Comme je l'ai dit tantôt,
l'Etat reste dans sa fonction régalienne,
sa fonction normale : la politique guinéenne,
la réglementation même, l'inventaire,
disons la connaissance du sol, le secteur
privé international, et le développement.
Il ne faut pas se leurrer. Pour valoriser
ces richesses naturelles, il faut des capitaux.
Et là, aujourd'hui, le contexte est
connu, il faut faire face à ces investisseurs
extérieurs. Entre les deux, il y a
une structure qui sert d'interface. Et le
CPDM a été créé,
je crois, pour répondre à cette
préoccupation. Il y a déjà
eu beaucoup de rencontres. Le Ministère
participe à toutes les grandes rencontres
internationales. On se prépare à
aller en Afrique du Sud, on va aller pour
le grand forum mondial. A chaque occasion,
nous faisons la promotion de ces produits,
mais aussi le pays organise souvent des tables
rondes, un peu à travers le monde et
en Guinée, des symposiums également.
Ça c'est une priorité pour moi
aussi.
Q4 - Et qu'en est-il du code minier
? Est-ce que vous pensez qu'il est "
compétitif " ?
A4 - Bon, c'est un code qui date de
1995. Je vous donne mon sentiment. Je suis
arrivé à la tête du département,
j'ai commencé par voir les textes légaux
qui sont là, et j'ai rencontré
l'Assemblée Nationale il y a quelques
jours, et ma première doléance
- je dirais " doléance "
parce que ce sont eux qui ratifient les lois
ou les amendements - dans mon programme de
travail futur, c'est réviser ce code.
Il faut qu'il soit compétitif, attrayant
parce que le monde est devenu un village planétaire.
Les concurrents sont partout, il n'y a pas
de frontière. S'il faut nettoyer, on
va nettoyer pour que ça soit réellement
un code attrayant et compétitif pour
attirer les investisseurs.
Q5 - Vous nous avez parlé également
de l'environnement. La Guinée est
un pays pour lequel la sauvegarde de la
nature et le respect de l'environnement
sont des valeurs importantes. Quelles sont
les mesures mises en place aujourd'hui par
votre Ministère pour participer à
la sauvegarde de l'environnement ?
A5 - Alors là, je suis moins
compétent sur ce volet que sur le secteur
minier. Mais ce que je peux vous dire, c'est
que, ce matin, j'ai fait une visite à
la Direction Nationale de l'Environnement.
J'étais avec tous les cadres du secteur
de l'environnement, j'ai eu à leur
dire une seule chose. C'est bien beau de se
battre pour accumuler la richesse et partager,
mais pour profiter de cela, il faut être
sain. Même si on accumule des milliards,
si on n'est pas en bonne santé, ça
ne sert à rien. Et le volet environnement,
pour nous, est un volet important parce que
ça couvre tout : l'assainissement,
les forêts, les eaux
C'est pour
cette raison que je pense qu'aujourd'hui,
pour un développement durable, nous
devons mettre un accent tout particulier sur
ce secteur.
Notre chef d'Etat était au sommet
de Rio, il a signé lui même
la convention des chefs d'Etats et de gouvernement.
Nous sommes impliqués sur toute la
ligne. Tous les accords, conventions ont
été ratifiés par le
Gouvernement. Nous suivons la politique
mondiale à la lettre. Donc, pour
répondre directement à votre
question, c'est une très grande priorité.
Le pays a un Conseil National de l'Environnement,
et nous sommes en train de renforcer ce
Conseil National de l'Environnement qui
va être un forum national pour réfléchir
sur tous les aspects de la protection de
l'environnement. La Guinée a un rôle
à jouer, pas pour elle seule, mais
pour tous les pays de la sous-région.
Il y a un projet sur le Fouta Djallon. Pourquoi
? Parce que le Fouta Djallon est le château
d'eau de l'Afrique de l'Ouest. Nous sommes
obligés, en Guinée, de protéger
toutes les sources, tous les cours d'eau
: le Niger, le Sénégal, le
Gambie
Tous les grands cours d'eau
viennent de la Guinée. Nous, nous
avons intérêt à sauvegarder
l'environnement autour de ces sources, pour
nous et pour les autres. C'est une obligation.
C'est ce qui donne un caractère particulier
à ce secteur, et je crois que nous
en faisons aussi une très grande
priorité. C'est le deuxième
pied de la maison d'ailleurs. Nous avons
les mines, reconnues comme destructrices
; nous avons l'environnement, restauré.
Moi, j'ai une lourde tâche, c'est
le défi de mettre les deux ensemble,
faire en sorte qu'on valorise les richesses
dans le respect de l'environnement.
Q6 - Pourriez-vous nous décrire
brièvement les grands axes de votre
parcours professionnel et votre plus grande
satisfaction personnelle en tant que Ministre
?
A6 - Bien, je ne suis Ministre que
depuis un mois, il est vrai. D'abord, je suis
ingénieur géologue, géophysicien
- donc spécialisé en sciences
de la terre. Après, j'ai cherché
à doubler cette formation de base par
des connaissances en économie. J'ai
été chef d'entreprise, j'ai
dirigé la gestion de la Société
des Eaux de Guinée, la société
qui distribuait de l'eau pour tout le territoire
national pendant 7 ans. J'ai dirigé
les hydrocarbures, j'ai été
Directeur des hydrocarbures dans le Ministère
des ressources naturelles à l'époque.
J'ai un peu travaillé en dehors de
la Guinée. J'ai été conseiller
technique auprès du Gouvernement de
Guinée-Bissau pendant 5 ans, et là
je m'occupais également des problèmes
liés au développement des ressources
naturelles et des problèmes d'énergies.
J'ai été consultant pour certaines
organisations, professeur à l'Université
de Conakry. Je suis revenu encore un peu dans
l'administration. Je suis resté à
la tête du bureau d'étude stratégique
du Président de la République
pendant quelques temps ; et de là,
il m'a nommé Ministre Directeur de
son Cabinet particulier, et je sors de là-bas
pour être Ministre des mines. Ça,
c'est un peu résumé.
Si vous me demandez quelle est ma plus
grande satisfaction, c'est-à-dire
ce qui m'a le plus marqué, je crois
que c'est mon passage à deux postes
: le bureau des études des projets
stratégiques à la Présidence,
et le Cabinet particulier du Président.
Pourquoi ça m'a frappé ? Parce
que là, ce sont postes un peu transversaux.
C'est-à-dire ici, aux Mines, à
l'Université, ou ailleurs, j'étais
focalisé sur des sujets clairs, pointus,
carrés. Les deux postes m'ont permis
d'avoir une vision plus large, parce que
là j'étais tenu de travailler
sur tous les dossiers. J'étais tenu
d'approfondir, d'étudier, d'analyser,
de traiter beaucoup de grands dossiers qui
allaient amener la haute autorité
à prendre certaines décisions.
C'est une très grande responsabilité.
On n'a pas le droit à l'erreur dans
ce genre de choses. Une petite erreur devient
grande, parce que c'est à partir
de là qu'on amène l'autorité
à prendre décisions. C'est
ce que je retiens parce que je suis sorti
de là avec une satisfaction, et aujourd'hui,
vous voyez, je suis encore dans le Gouvernement.
Je suis Ministre des mines. Je crois que
si j'avais trébuché de l'autre
côté, je ne serais pas là.
Q7 - M. le Ministre, quel message final
pourriez-vous adresser à nos lecteurs
de l'Express ?
A7 - C'est très simple ce que
je leurs dis. Je vous raconte une petite histoire.
En 1963, la première convention a été
signé avec CBG Alcoa, Pechiney, les
grandes sociétés et les Bauxites
de Boké. En 64, une convention similaire
a été signé pour l'Australie.
Si vous comparez les deux pays aujourd'hui,
la différence est énorme. Il
y a combien d'usines d'alumines en Australie
? La raison est bien simple. Les investisseurs
ont eu confiance dans tous les systèmes,
que ça soit le potentiel qui est là,
que ça soit le système fiscal,
douanier comme vous le disiez tantôt.
Ils ont eu confiance dans ce pays. Nous sommes
aujourd'hui dans les mêmes conditions
pratiquement. En potentiel, nous occupons
la première place. Au niveau du code
minier, il y a un problème, d'accord
; mais on va l'améliorer, le rendre
encore plus attractif. Nous sommes dans un
système politique considéré
stable. J'ai lu la lettre du continent il
n'y a pas longtemps. On dit que la Guinée
est derrière le Rwanda en matière
de stabilité. Mais il y a plusieurs
formes de stabilités. On peut avoir
la stabilité d'un pays par l'amour,
par l'approche. La volonté politique
est là, il y a une large ouverture.
L'option économique libérale
a été clairement définie.
Donc ce que je dirais aux investisseurs potentiels,
c'est qu'ils peuvent venir en Guinée,
investir en Guinée parce que nous voulons
faire de la Guinée un nouveau monde
minier, peut être une nouvelle Australie
Si on a deux ou trois usines d'alumine, même
une seule usine d'aluminium, nous pourrons
transformer nos immenses ressource naturelles,
pas pour la Guinée, mais pour l'humanité
toute entière. J'ai dit à un
partenaire il n'y a pas longtemps : "
même si la Guinée réunissait
aujourd'hui toutes les ressources financières
nécessaires pour transformer ces immenses
ressources bauxitiques en aluminium, ce ne
sont pas les 7,5 millions de Guinéens
qui vont utiliser ça, qui vont les
consommer ". Donc ce sont des richesses,
des ressources pour le monde entier. Je connais
beaucoup de pays Européens, Américains,
pays Arabes, les Chinois sont là. En
Russie, il y a des gisements de bauxites,
mais il faut descendre à 300 mètres
sous terre pour aller chercher la bauxite.
Chez nous, on marche dessus. Je crois que
toutes les conditions sont réunies
pour contribuer au développement de
ce pays en utilisant ses richesses dans l'intérêt
de tout le monde. Et les intérêts
de tous les investisseurs, si vous regardez,
sont protégés parce que la Guinée
a ratifié tous les accords internationaux
en matière de protection de l'investissement
privé. |