Intégrer
les nouvelles technologies |
l'Algérie comprend le
plus faible taux de couverture à l'échelle
africaine. Seul 5% de la population dispose d'un
téléphone, alors que l'on compte
près de 700.000 demandes en instance pour
le téléphone fixe et 200.000 pour
le mobile (chiffres de 1999). Une récente
étude a, par ailleurs, fixé la demande
potentielle d'abonnés solvables à
7 millions pour la téléphonie fixe,
et à 5 millions pour la téléphonie
mobile. A l'horizon 2010, on devrait connaître
une télé-densité de 25% en
fixe et de 30% en mobile. L'Etat vient de lancer,
quant à lui, un appel d'offre pour l'élaboration
d'une étude sur le marché des télécoms
Algérien afin de mieux en cerner le développement.
Au vu du retard technologique pris par ce secteur,
l'appel au capital privé a permis l'entrée
sur le marché d'un nouvel opérateur,
le l'Egyptien Orascom, pour la mise en place et
l'exploitation de la deuxième licence GSM,
ce qui a révolutionné un marché
monopolistique, placé sous la responsabilité
du
ministère des Postes et Télécommunications.
Une troisième licence d'exploitation sera
proposée vers 2003, année qui verra
aussi la mise en compétition du marché
du téléphone fixe. Par ailleurs,
de grands équipementiers se placent déjà
sur le marché, dont Siemens, Motorolla
et Ericsson.
La refonte
des Télécommunications |
Le secteur des postes et télécommunications
fait aujourd'hui l'objet d'une reforme en profondeur,
dont le but est d'assurer la compétitivité
de ses organes à l'heure de l'ouverture
et de la diversification de l'économie
algérienne. Cette réorientation
stratégique doit veiller avant tout à
assurer un meilleur service aux citoyens. C'est
dans ce but que les grands axes du programme gouvernemental
s'articulent, principalement, autour de la refonte
du cadre législatif et réglementaire
du secteur de la poste et des télécommunications,
pour asseoir ses reformes sur une base solide,
transparente et sûre. Dans le cadre de l'ouverture
de cet important marché à la concurrence,
l'Autorité de Régulation des Postes
et Télécommunications (ARPT) veille
à la mises en place effective des réformes,
ainsi qu'au respect des procédures.
Depuis la nouvelle loi élaborée
en 2000, l'ancienne structure étatique
regroupant la gestion de l'ensemble des activités
des secteurs de la Poste et des télécommunications
est maintenant scindée en deux entreprises
distinctes ; Algérie télécoms
et ses filiales associées: Mobilis
pour le téléphone cellulaire et
Djaweb pour l'Internet ; et une entreprise
publique à caractère industriel
et commerciale, Algérie Poste et
sa filiale Sarii Post pour le courrier
express. Il s'agit là du premier secteur
qui a été ouvert à la concurrence,
en 1994, avec l'installation de DHL
International. FEDEX comme UPS ont retiré
le cahier des charges après le lancement
d'un appel à manifestation d'intérêts
par l'autorité de régulation des
Postes et Télécommunications. Parlant
de ce marché concurrentiel, Mr.Rezzoug,
directeur général de DHL, remarque
que " l'Algérie est un pays à
fort potentiel où les investisseurs peuvent
bénéficier de beaucoup d'avantages
tels que l'exonération d'impôts,
ainsi que la facilité douanière
et fiscale, qui est le leitmotiv de la promotion
de l'investissement. ". Et le dirigeant de
DHL
ajoute encore que " la privatisation du secteur
des télécommunications va par ailleurs
conduire à une amélioration considérable
de ce marché".
Djaweb est lui le nouveau fournisseur d'accès
Internet offrant une gamme de services complète
et élaborée, avec des prix concurrentiels
et une relativement bonne couverture du territoire
national. Si le réseau Internet est loin
d'être présent dans tous les foyers,
il est aujourd'hui accessible à tous, le
ministère ayant largement supprimé
les contraintes pour l'ouverture de cyber cafés,
inexistants il y a encore moins de trois ans et
actuellement omniprésents. Dans ce secteur,
quatre providers privés (Gecos,
Eepad
qui est en partenariat avec Wanadoo, Solinet et
Icos.net) sont venus concurrencer l'opérateur
public Cerist, tandis que le ministère
vient de lancer une ligne d'accès sans
abonnement. Selon une étude faite en 2001,
près de 6.000 entreprises sont connectées
à Internet, instrument qu'elles n'utilisent
même pas dans toutes ses possibilités
(messagerie interne, sites interactifs,etc.).
Appels
aux partenariats |
Algérie
Télécoms détient la première
licence GSM et s'est associé avec Ericsson
pour le lancement de 500.000 lignes au cours de
cette année. Mais les perspectives d'Algérie
Télécoms vont au-delà de ces
prévisions, comme l'explique son P.D.G.,
Monsieur Messaoud Chettih : |
"Dans le secteur des télécoms,
il est admis et reconnu que les marchés porteurs
sont ceux du Maghreb, car ils sont en pleine phase
de développement. Il y a un intérêt
pour les opérations de partenariat, mais
nous les voyons différemment. Nous voulons
aller au-delà du simple achat d'équipements
et d' installations. Nos partenaires doivent comprendre
et agir dans cette perspective ". Et Messaoud
Chettih précise encore: " le problème
des télécoms est celui de l'offre
et non pas de la demande. Nous sommes loin de satisfaire
les besoins exprimés. Il faut qu'Algérie
Télécoms réagisse rapidement,
même si la situation est confortable ; la
concurrence va venir et c'est peut-être elle
qui se chargera de satisfaire ces besoins. (
)
Algérie Télécoms a besoin d'un
partenaire stratégique avec une ouverture
de capital à hauteur de 30% ; l'entreprise
a aussi besoin d'un apport technologique et managerial.
Le partenariat étant essentiel, plusieurs
sociétés comme Telefonica et France
Télécoms ont montré un certain
intérêt pour le marché algérien.
(
) Algérie Télécoms venant
d'être créée, le ministère
ne pouvait pas engager des alliances autres, que
celles qui consistent à s'approvisionner
en matériels. Mais cela devrait se concrétiser
avec le GSM, l'Internet et le transport de l'image.
" Mr. Chettih a de quoi être optimiste,
car Algérie-Télécoms,
pour le moment, se place loin devant la concurrence.Au
vu de la spécificité du service public,
l'évolution des services postaux pourrait,
quant à elle, ne pas connaître la même
croissance. Même si la Poste reste un vecteur
important pour les échanges financiers et
le courrier, avec un total de 5 millions de comptes
courants, son mode de fonctionnement reste en deçà
des standards internationaux, notamment en termes
de délais et de diversité des services.Mais
la Poste n'en demeure pas moins une opportunité
des plus intéressantes. " Le secteur
des services, notamment la Poste, demande des investissements
conséquents, c'est pour cette raison que
nous sommes ouverts à tous types de partenariats
qui pourraient améliorer et développer
notre créneau. (
) Des réformes
ont été menées avec l'appui
de la Banque Mondiale qui a accordé un prêt
de 9 millions de dollars.
Dans le cadre de ce prêt, une étude
est planifiée pour évaluer les possibilités
de revalorisation de la ressource humaine et optimiser
l'organisation de la Poste, notamment en se basant
sur les technologies de l'information. Nous bénéficions
également du projet MEDA, du fond de l'Union
européenne qui servira au développement
de la Poste ". explique Mme
Ghania Houadria, Directrice générale
d'Algérie Poste. De nombreux pas
en avant ont déjà été
accompli par cette entreprise qui constitue la première
banque du pays, et qui prend en charge la gestion
du courrier de toutes les sociétés
dispensant des services publics (eau, téléphone,
gaz, électricité). C'est ainsi qu'
Algérie
Poste compte lancer son propre service
épargne, moderniser sa gestion en introduisant
l'usage des nouvelles technologies (à l'image
de la consultation des comptes par Internet, déjà
mise en place) et perfectionner le courrier express
au plan national et international. Il s'agit encore
là de projets soutenus par la Banque Mondiale
et l'Union Européenne à travers des
programme d'assistance technique. Algérie
poste devrait donc connaître un
nouvel essort ces prochaines années.
Le marché algérien
est l'un des plus importants de la région.
C'est un marché important non seulement
pour le Maghreb et l'Afrique, mais également
pour l'ensemble des pays riverains de la méditerranée
et pour l'Europe en général. Avec
une population de 32 millions, majoritairement
composée de jeunes, l'Algérie est
un marché réceptif aux nouvelles
technologies de l'information et la communication.
L'importance de la demande en instance en téléphonie
fixe et mobile et d'accès à l'Internet
en est, d'ailleurs, la meilleure preuve.
D'autre part, des projets d'envergure internationale
sont envisagés dans le cadre de la mise
en oeuvre de programmes économiques stratégiques,
tels que les futurs gazoducs qui relieront directement
Alger à l'Espagne et à l'Italie.
Il est évident que ces gazoducs s'accompagneront
de systèmes de télécommunications
de haute fiabilité et dont les capacités
pourraient éventuellement être adaptées
pour la prise en charge des besoins d'un grand
nombre de pays africains. L'Algérie lancera,
par ailleurs, dès cette année le
premier d'une série de quatre satellites
satellite, ALSAT 1. Ceux-ci seront dédiés
à la météo, à la télédétection,
à la messagerie courte et à la formation.
L'Algérie entend ainsi concrétiser
rapidement le droit à communiquer de tous
les algériens, quel que soit leur situation
et leur lieu de résidence.
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