MADAGASCAR
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ECONOMIE

Le vent de libéralisation qui souffle sur la Grande Ile a permis de donner une autre image plus positive du pays. " Personnellement, j'ai vu qu'en 10 ans la situation s'est améliorée, mais je regrette qu'en 10 ans nous ne soyons pas allés plus vite". Ce constat de Naina Andriantsitohaina, Président du Syndicat des Industries de Madagascar décrit le chemin parcouru par Madagascar. On est bien loin des clichés de misère, de pénuries, des années de révolution et de crise qui ont laissé l'économie exsangue, avec la reprise des activités qui se fait sentir un peu partout sur le territoire. Le secteur productif se tourne de plus en plus vers le marché extérieur par le développement en particulier des industries des zones franches, des
entreprises crevettières et du tourisme. La valeur des produits industriels exportés représente 20% des biens exportés en 1990 pour passer à environ 50% en 1999. Le tourisme a également connu une expansion considérable depuis 10 ans. Le nombre de touristes non résidents a progressé en moyenne de 16% par an entre 1990 et 1999



Aujourd'hui, avec un taux de croissance de 6,7%, l'espoir renaît même si cette amélioration ne se ressent pas encore tellement dans le quotidien de la grande majorité de la population. Il faut du temps et de la persévérance pour que le pays puisse remonter la pente. En effet, si à l'indépendance, en 1960, Madagascar figurait dans le peloton de tête des anciennes colonies françaises avec notamment la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Gabon, avec un PIB compris entre 350 et 500 dollars par habitant. Vingt ans après le PIB malgache tombait sous le plancher des 200 dollars par habitant et la Grande Ile rejoignait le groupe du quart monde qui réunit les nations les plus pauvres de la planète.

En dépit du programme d'ajustement structurel négocié avec les institutions de Bretton Woods, le pays touche le fond après la crise politique de 1991-1992, qui prit en otage son économie. Le pays ne cesse de s'enfoncer et se retrouve en tête par le bas dans tous les classements. Selon le dernier Rapport Mondial sur le Développement Humain 2000, Madagascar occupe le 141e rang sur 174 pays dans le monde . "Les réformes engagées par le gouvernement ont certes permis d'avoir une croissance économique supérieure à celle de la population de 1997 à 1999 ( soit 3,7% en 1997, 3,9% en 1998 et 4,7% en 1999), cependant la situation qui prévaut actuellement dans le pays montre que le revenu annuel moyen des ménages malgaches en terme réel a peu varié entre 1993 et 1999, se situant à 3,5 millions en 1999 en francs constants ( les prix à la consommation ont augmenté de 204% sur la période)", lit-on dans le Rapport National sur le Développement Humain Madagascar 2000 


Le revenu par habitant est inférieur à celui des années 60. " Avec un taux de croissance de 6,5%, il nous faudra 30 ans pour récupérer le niveau de vie d'il y a 30 ans", estime Bruno de Foucault, Président du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires (GEFP) et de surcroît un "zanatany" (qualificatif donné à une personne issue d'une famille établie à Madagascar depuis des générations).

L'écart entre les pauvres et les riches est loin d'être comblé. 10% de la population contrôle plus de 80% des richesses du pays. La lutte contre la pauvreté figure parmi les priorités du gouvernement avec l'appui des bailleurs de fonds. " Nous avons comme vocation la lutte contre la pauvreté. Si vous regardez les chiffres de la pauvreté à Madagascar, entre 1993 et aujourd'hui, la pauvreté urbaine a baissé de 70% à 50% de la population. Dans le même temps, la pauvreté rurale est restée stable aux alentours de 77%. Notre premier défi est donc d'aider le pays à lutter contre la pauvreté et donc à développer les zones rurales. " explique Hafez Ghanem, directeur des opérations de la Banque Mondiale sur place.

Même le secteur privé y est associé car plus l'investissement privé est long, plus il y a des chances qu'il remplisse une fonction structurante d'intérêt public.
Prêts à saisir toutes les opportunités qui se présentent, les différents acteurs de la vie économique du pays se mobilisent. Ainsi, Madagascar est parvenu à se détacher du lot des 35 pays bénéficiaires de l'African growth and opportunity act (AGOA) (lien vers www.agoa.gov) en réussissant à augmenter de 126% ses exportations à destination des Etats-Unis en 1 an. Doté d'un grand potentiel de développement, cette île continent est promise à un bel avenir. "Madagascar n'est peut-être pas un eldorado mais il n'y a pas beaucoup de pays qui connaissent des perspectives de croissance telles que celles que Madagascar entrevoit avec les programmes d'ajustement structurel et de réduction de la pauvreté ", explique Bertrand Coûteaux, Secrétaire Général du Groupement des Aquaculteurs et Pêcheurs de Crevettes de Madagascar (GAPCM).

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Madagascar published in Far Eastern Economic Review. March 28 th, 2002 Issue.
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