MADAGASCAR
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AGRICULTURE

La vocation agricole de la Grande Île est indéniable et elle pourrait tirer profit de l'engouement des consommateurs des pays développés pour les produits bio. Tout pousse à merveille dans ce vaste pays de 587,000 km2, très généreusement doté par la nature. Avec une diversité climatique, un environnement physique extrêmement varié et comportant plusieurs zones agro-écologiques distinctes, la Grande Île se prête à des cultures variées, de contre saison, tropicales et tempérées. L'extension des superficies agricoles est encore possible avec ses 9,5 millions d'hectares environ, de terres vierges et fertiles qui ne demandent qu'à être exploitées. Une des raisons pour laquelle l'État s'est lancé depuis quelques années avec l'appui des bailleurs de fonds entre autres, dans la remise en état des réseaux d'irrigation, dans la gestion des eaux et dans l'entretien des grands aménagements. Ainsi, en 1999, l'agriculture a enregistré un taux de croissance positif de 4,1 % après une performance négative de 1,8 % en 1998.



Les cultures vivrières sont auto-consommées. Las des problèmes d'évacuation de leurs produits, de peur de voir leurs excédents pourrir sur place ou donner en pâture au bétail, les paysans sont démotivés et le niveau de production de certains produits chute. Ainsi, si dans les années 60, Madagascar exportait dans les 13,000 T de manioc, 6,000 T de tapioca, 4,000 T de fécule, 40 à 50,000 T de manioc étaient traités par les sept féculeries d'une capacité environ de 100,000 T de manioc frais, aujourd'hui, le pays n'arrive même plus à satisfaire la demande locale.

Comme le riz constitue l'aliment principal du Malgache, sa culture demeure incontournable. De plus, avec les conditions naturelles favorables à cette culture, on obtient facilement deux à trois récoltes de riz par an. La filière rizicole fait vivre près de 1,750,000 personnes et contribue pour 12 % à la formation du PIB national et 43 % du PIB agricole. Toutefois, la production de riz est victime d'une mévente sur le marché local faute de protection de la filière. Le riz importé inonde le marché et est vendu à des prix inférieurs à celui de la production locale au détriment des paysans. L'objectif est aujourd'hui de rendre le riz local plus compétitif, d'améliorer le rendement à l'hectare en introduisant des variétés plus productives et en vulgarisant des techniques agricoles plus adaptées. Il faudra également adresser le problème des infrastructures qui est à l'origine du problème d'approvisionnement de la Grande Ile comme le dit Mr Raveloarijaona, Ministre de l'Agriculture " en matière de production rizicole, si le seuil d'équilibre de consommation locale est de 2,400,000 T, on arrive à 2,600,000 T produites. Mais avec le problème des infrastructures, et notamment des routes, on a du mal à évacuer les produits, à les acheminer vers les grandes zones de consommation, si bien qu'on est obligé d'en importer. "



Conscient que le blé est une culture de rente pouvant générer des revenus conséquents aux producteurs, Madagascar s'y est initié vers le début des années 80, notamment dans la région du Vakinankaratra. Après une stagnation, la filière a connu un certain regain de vitalité surtout avec l'augmentation de la demande sur le marché international et l'embellie des cours mondiaux.



Le climat relativement frais et la fertilité du sol de certaines régions de la Grande Île ont permis le développement des cultures maraîchères et fruitières. Mais, encore une fois, faute d'infrastructures une grande partie des légumes et fruits périssent sur place. Or, avec la vogue des produits bio, Madagascar a toutes les chances d'en exporter une importante quantité. De plus, sur le marché international la demande en fruits et légumes déshydratés qui entrent dans la composition des potages, sauces, aliments pour bébés et condiments est très forte. Pêches, pommes, haricots verts, piments, poireaux, oignons, carottes, choux, tomates produits en quantité au pays se prêtent à ce genre de traitement.
Les îles de l'Océan Indien constituent des marchés potentiels. La Grande Île pourrait honorer les besoins en maïs de la Réunion, à un prix très compétitif, qui en importe dans les 40,000 T de l'Argentine. De même, l'Île Maurice importe de l'Afrique du Sud confitures, gelées, marmelades, purées et pâtes de fruits. L'Afrique du Sud, dans les années 1997 exportait également une importante quantité de fruits frais, de jus de fruits et de légumes à destination de l'Île Maurice. Autant d'opportunités que Madagascar pourrait exploiter mais qui nécessitent des investissements ne serait-ce que pour assurer un approvisionnement continu ou se mettre aux normes exigées tant du point de vue de la qualité que du conditionnement. Investissements qui souvent ne sont pas à la portée des paysans et même parfois des opérateurs nationaux aujourd'hui en quête de partenariat.

Une partie des terres notamment sur les côtes est consacrée à la culture de rente. Des cultures soumises au caprice du temps mais également des cours mondiaux.

Le café est aujourd'hui en sérieuse difficulté avec la surproduction mondiale, et la régression de la qualité de la production malgache liée surtout au vieillissement des plants mais également aux défauts de conditionnement. Si sous la première République, dans les années 70, Madagascar arrivait à exporter dans les 70,000 T, depuis plusieurs années il a du mal à dépasser les 40,000 T. La variété Robusta est la plus cultivée sur l'ensemble de l'île or l'arabica beaucoup plus prisée par les consommateurs, ne représente que 5 % de la production malgache. Cette année, avec la chute du cours, les paysans ont eu du mal à écouler leur production et ont même été contraints à la brader. Avec une reprise en main de la filière, Madagascar pourrait accroître le volume d'exportation à destination de ses principaux clients: l'Europe, les États Unis et le Japon et pourquoi pas retrouver sa place d'antan sur le marché international.

Le cacao de Madagascar figure aussi parmi les meilleurs au monde mais l'exportation demeure marginale ne dépassant pas les 4,000 T. Le girofle cultivé sur toute la côte Est, avec les aléas climatiques et le vieillissement des plants a été supplanté par le girofle indonésien. La Grande Île figure aujourd'hui en cinquième position parmi les principaux producteurs de girofle.

La vanille connaît un meilleur sort puisque Madagascar demeure jusqu'à maintenant le premier producteur mondial et possède la meilleure qualité de vanille Bourbon. De gros efforts ont été consentis afin de maintenir la qualité des produits importés à destination des États Unis, de la France, de l'Allemagne et du Japon.

Madagascar a fondé un grand espoir sur les cultures industrielles comme celles du coton, de la canne à sucre et du tabac, mais elles ont connu des hauts et des bas et ont du mal à se relever.

La filière coton est promise à un bel avenir ne serait-ce qu'avec la qualification de Madagascar à l'AGOA et par conséquent à l'essor des entreprises franches textiles. Malgré tout, le Ministre de l'Agriculture, Mr Raveloarijaona reste prudent: " cela reste lié aux fluctuations des cours sur le marché mondial. "

La culture de coton assurée par environ 21,730 planteurs s'étend sur environ 50,000 ha répartis notamment entre les provinces de Mahajanga et de Toliara. Hasyma, qui a repris les activités de la Compagnie française pour le développement des fibres textiles et qui est à la veille de sa privatisation détient le monopole de cette filière. La CFDT, aujourd'hui nommée Développement des Agro-Industries du Sud ou DAGRIS, est l'investisseur stratégique intéressé pour la reprise complète de Hasyma. Le directeur général de Hasyma, Mr Razanamamonjy nous explique que " la Banque Mondiale était pour un démantèlement mais compte tenu de notre structure, nous nous y sommes opposés et avons réussi à les convaincre. "

En 1999, la vente des fibres de coton a généré 12 millions de dollars dont 6 millions de dollars provenant de l'exportation des produits collectés par Hasyma. Le fibre de coton de Madagascar est très apprécié mais la production est encore faible ; or, augmenter le rendement de 1T/ha, à 8,5T/ha est tout à fait possible selon les techniciens.

Quelques centaines d'exploitants s'adonnent à la culture de canne à sucre notamment dans le Nord, à Brickaville et à Morondava. Mais 80 % de la production provient des domaines des unités sucrières en cours de privatisation.

Avec l'essor des trois principaux secteurs d'activité industrielle qui sont le textile, l'agro-industrie et l'agroalimentaire, Madagascar peut miser sur une croissance tirée en partie par la relance de l'agriculture.

Le pays dispose d'un certain nombre de créneaux agricoles mais qui restent encore sous exploités. La faiblesse de la mécanisation agricole ainsi que la taille et la dispersion des exploitations limitent les possibilités agricoles. Toutefois, le projet de création de réserves foncières agricoles laisse entrevoir de nouvelles perspectives pour l'agriculture, autant en amont qu'en aval.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Madagascar published in Far Eastern Economic Review. March 28 th, 2002 Issue.
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