Sortir de l'imbroglio et ouvrir
des voies d'avenir
La décennie 90 a été marquée
au Congo-Brazzaville par l'accession pacifique
à la démocratie dans un premier
temps. Et ensuite, par une série de guerres
civiles, lourdes de conséquences pour les
populations et l'économie du pays. Depuis
la signature de l'accord de paix, en décembre
1999, entre le gouvernement et les mouvements
rebelles, le processus de reconstruction national
a suscité de grands espoirs pour l'avenir
du pays. Après un dialogue national confirmant
l'option démocratique, le Congo est entré
dans un calendrier électoral relativement
bien respecté. Mais malgré les nombreux
efforts réalisés, le Congo traîne
encore le fardeau hérité de plusieurs
années de guerres civiles. La jeunesse
confrontée au chômage s'est laissée
enrôler dans des milices armées,
à la solde d'hommes politiques peu scrupuleux.
Et aujourd'hui, l'avenir du pays dépend
en partie de leur difficile réinsertion
socio-économique. Ces jeunes, qui ont appris
à manier les armes, sont en effet les acteurs
potentiels de nouveaux drames.
Des
avancées vers une paix durable |
Afin d'installer une paix durable et retrouver
la cohésion nationale, le Président
Denis Sassou-Nguesso a engagé un processus
de réconciliation marqué de deux
grandes étapes: l'organisation d'un forum
pour la paix et la tenue d'un dialogue national.
Le forum national pour la paix a amené
les membres du gouvernement congolais à
sillonner l'ensemble des régions du pays.
Il s'agissait d'une consultation des représentants
de toutes les couches sociales, par des conférences-débats.
Le thème central étant une discussion
sur le contenu du projet de constitution. A l'issue
de ces consultations régionales, un "
dialogue national sans exclusive " a été
organisé à Brazzaville durant le
deuxième semestre de l'année 2001.
Ce dialogue s'est tenu avec le concours de certaines
institutions internationales et celui de chefs
d'Etats africains très volontaristes, tel
le Président de la République du
Gabon, Omar Bongo. Mais de nombreux observateurs,
avertis de la politique congolaise, pensent que
le pouvoir de Brazzaville a manqué là,
l'occasion de résoudre définitivement
la question de la paix. En effet, même s'il
constitue un pas vers la stabilité, le
dialogue national n'a pas pleinement atteint son
objectif essentiel. C'est à dire réconcilier
les principaux protagonistes de la guerre civile,
ou tout au moins les réunir pendant ce
dialogue, pour qu'ils donnent tous leur gage à
la paix. Ainsi, l'ancien Président de la
République, M. Pascal Lissouba, chassé
du pouvoir par la guerre, et deux anciens premiers
Ministres de son mandat, Bernard Kolélas
et Joachim Yhombi-Opango, ont été
délibérément écartés
de ce dialogue pourtant dit " sans exclusive
". La conséquence directe de cette
exclusion est le retour partiel de la violence
et les troubles intermittents causés par
les ethno-partis armés liés à
ces trois personnages.
L'accès
à la démocratie
|
L'enjeu est donc de taille pour le Président
Denis Sassou Nguesso, élu le 10 mars dernier,
à une écrasante majorité de
près de 90 % des suffrages exprimés.
Après avoir dirigé une transition
de quatre ans et demi instaurée à
l'issue d'une guerre civile qui l'a opposé,
de juin à octobre 1997, à Pascal Lissouba,
l'ex-chef d'Etat exilé à Londres,
Denis Sassou Nguesso doit reconstruire son pays.
|
Après les présidentielles,
le processus électoral s'est poursuivi avec
les législatives. Plus de 1500 candidats
s'étaient inscrits pour 137 sièges
à l'Assemblée Nationale. Le premier
tour a eu lieu le 26 mai 2002 et le deuxième
tour le 23 juin 2002. Viennent ensuite les élections
locales (Conseils municipaux, maire de ville et
d'arrondissement) prévues pour le 30 juin,
puis les sénatoriales. Ainsi, pour la fin
du mois de juillet, tout le processus électoral
sera terminé. Le Congo se sera alors doté
d'institutions démocratiques.
Avec une Constitution qui concentre l'essentiel
du pouvoir entre les mains du président de
la République, Denis Sassou Nguesso apparaît
comme seul maître à bord. Ca sera à
lui de procéder à l'équilibre
des pouvoirs, en évitant de marginaliser
une opposition qui, jusque-là, a plutôt
bien joué son rôle démocratique,
par son attitude critique et pacifique. La formation
d'un nouveau mouvement politique qui regroupe plusieurs
partis d'opposition, la Codesa (Convention démocratique
pour le salut), dirigée par l'ancien Premier
Ministre, André Milongo, équilibre
une classe politique qui, pendant la transition
(1997-2002) a surtout été dominée
par les hommes du Président. Bien sûr,
l'Assemblée nationale et le Sénat
seront des institutions où le président
devrait bénéficier de la majorité,
pour avoir les coudées franches dans l'application
de son programme de gouvernement. Encore lui faut-il
trouver des hommes qui jouissent d'une bonne image
dans l'opinion.
Le Congo a maintenant les clefs de son avenir en
main. Un effort de respect des accords signés,
un règlement total de la question de réinsertion
des ex-combattants, une formation de l'armée
aux valeurs démocratiques, une répartition
équitable du revenu national et l'instauration
d'un système d'équilibre des pouvoirs
avec une réelle participation de l'opposition,
donneraient à ce pays les chances d'un développement
dans la paix. L'optimisme est de mise !
L'enjeu est donc de taille pour le Président
Denis Sassou Nguesso, élu le 10 mars dernier,
à une écrasante majorité de
près de 90 % des suffrages exprimés.
Après avoir dirigé une transition
de quatre ans et demi instaurée à
l'issue d'une guerre civile qui l'a opposé,
de juin à octobre 1997, à Pascal Lissouba,
l'ex-chef d'Etat exilé à Londres,
Denis Sassou Nguesso doit reconstruire son pays.
Après les présidentielles, le processus
électoral s'est poursuivi avec les législatives.
Plus de 1500 candidats s'étaient inscrits
pour 137 sièges à l'Assemblée
Nationale. Le premier tour a eu lieu le 26 mai 2002
et le deuxième tour le 23 juin 2002. Viennent
ensuite les élections locales (Conseils municipaux,
maire de ville et d'arrondissement) prévues
pour le 30 juin, puis les sénatoriales. Ainsi,
pour la fin du mois de juillet, tout le processus
électoral sera terminé. Le Congo se
sera alors doté d'institutions démocratiques.
Avec une Constitution qui concentre l'essentiel
du pouvoir entre les mains du président de
la République, Denis Sassou Nguesso apparaît
comme seul maître à bord. Ca sera à
lui de procéder à l'équilibre
des pouvoirs, en évitant de marginaliser
une opposition qui, jusque-là, a plutôt
bien joué son rôle démocratique,
par son attitude critique et pacifique. La formation
d'un nouveau mouvement politique qui regroupe plusieurs
partis d'opposition, la Codesa (Convention démocratique
pour le salut), dirigée par l'ancien Premier
Ministre, André Milongo, équilibre
une classe politique qui, pendant la transition
(1997-2002) a surtout été dominée
par les hommes du Président. Bien sûr,
l'Assemblée nationale et le Sénat
seront des institutions où le président
devrait bénéficier de la majorité,
pour avoir les coudées franches dans l'application
de son programme de gouvernement. Encore lui faut-il
trouver des hommes qui jouissent d'une bonne image
dans l'opinion.
Le Congo a maintenant les clefs de son avenir en
main. Un effort de respect des accords signés,
un règlement total de la question de réinsertion
des ex-combattants, une formation de l'armée
aux valeurs démocratiques, une répartition
équitable du revenu national et l'instauration
d'un système d'équilibre des pouvoirs
avec une réelle participation de l'opposition,
donneraient à ce pays les chances d'un développement
dans la paix. L'optimisme est de mise !
|