Les secteurs des transports
et des travaux publics ont tous deux fait l'objet
de la politique de libéralisation du Gouvernement
guinéen depuis l'avènement de la 2ème
République. En effet, la période de
1988-2000 a été marquée par
la poursuite des réformes institutionnelles,
juridiques et économiques lancées
en 1987 dans le secteur. Pour ce faire, la Guinée
a fait appel aux bailleurs de fonds étrangers
pour participer activement à la construction
du pays. Ainsi, sur cette période, 84% des
financements réalisés proviennent
des différents partenaires au développement.
Le montant cumulé alloué par le Gouvernement
s'est élevé à 414 millions
USD et a été réparti de la
façon suivante :
* Infrastructures routières : 322,9 millions
USD (78%)
* Port de Conakry : 66,8 millions USD (16%)
* Aviation civile : 17,4 millions USD (4,2%)
* Chemin de fer et sous-secteurs: 1,4 millions
USD (1,8%)
Le dernier Plan National des Transports (PNT) a
été achevé en 1996. Suite à
une réunion du groupe consultatif sur la
Guinée en 1998 sous l'égide de la
Banque Mondiale, l'initiative d'un nouveau plan
d'investissement est alors apparu nécessaire.
En effet, selon les autorités guinéennes,
les prévisions pour les 10 prochaines années
indiquent que la demande de transport va croître
à un rythme annuel de 6% pour les voyageurs
et 7% pour les marchandises. C'est dans ce cadre
que l'Union européenne a financé l'étude
du PNT dont l'exécution a été
confiée, en février 2001 suite à
un appel d'offre, à SCETAUROUTE
INTERNATIONAL .
L'objectif global de l'étude est de "
concevoir pour la Guinée un système
de transport permettant la réduction des
coûts, l'accroissement de la productivité
et de la qualité des services de manière
à améliorer la compétitivité
de l'économie guinéenne d'une part,
et permettre de soutenir les efforts engagés
pour la réduction de la pauvreté
d'autre part " . Le projet de rapport a été
déposé en mars 2002 et prévoit
un plan d'investissement de 745 millions USD sur
10 ans. Ce dernier porte donc sur le renforcement
des infrastructures routières, portuaires
et aéroportuaires, ainsi que sur le renforcement
institutionnel. La répartition du montant
total se réalise comme suit :
* infrastructures routières : 640 millions
USD
* infrastructures portuaires : 75 millions USD
* infrastructures et équipements aéroportuaires
: 10 millions USD
* mesures d'appui institutionnel : 20 millions
USD
Ce PNT a fait l'objet d'un table ronde en juin
2002, à Conakry, entre le Gouvernement
guinéen et les bailleurs de fonds, notamment
l'Union européenne, la Banque Africaine
de Développement, l'Ambassade de France,
l'Agence Française de Développement,
le Fonds Saoudien de Développement et la
Banque de Développement Economique en Afrique.
Une 2ème table ronde aura lieu courant
2003 pour approuver le programme d'investissement
et les mesures d'accompagnement qui seront réalisés
en deux phases de 5 ans et déterminer les
contributions au financement du programme.
Le transport
ferroviaire : un outil réservé
aux sociétés minières |
Même si ce secteur ne fait pas partie des
priorités du Gouvernement (0,4% des dépenses
totales du secteur de 1988 à 2000), la
Guinée compte tout de même 4 chemins
de fer :
La ligne Conakry-Kankan : longue de 662 km, mais
n'est actuellement pas exploitable. Elle est gérée
par l'ONCFG (Office national des Chemins de Fer
de Guinée).
Les 3 autres lignes sont exploitées par
des unités minières :
La ligne Kamsar-Boké : longue de 136 km.
Elle est utilisée par la compagnie CBG
(Compagnie des Bauxites de Guinée) qui
évacue la bauxite entre le gisement de
Sangarédi et le port minéralier
de Kamsar.
La ligne Conakry-Fria : longue de 143 km. Elle
est utilisée par la société
ACG (Aluminia Company of Guinea).
La ligne Conakry-Kindia : longue de 105 km. Elle
est utilisée par la société
CBK (Compagnie des Bauxites de Kindia).
Aujourd'hui, l'objectif du Gouvernement est la réhabilitation
de la voie Conakry-Kankan, en collaboration avec
les investisseurs miniers, qui permettrait de transporter
les minerais en provenance des gisements de Dabola
et des Monts Nimba et Simandou. Ce projet s'inscrit
dans le cadre de la réalisation du "
Trans-guinéen ", à savoir un
chemin de fer minier d'une longueur de 800 km, reliant
les mines de Nimba et de Simandou au port en eau
profonde situé sur l'île de Matakang,
dans la préfecture de Forécariah.
Il permettrait également l'évacuation
de la bauxite exploitée par la SBDT, au centre
du pays. Le coût du projet est estimé
à USD 2 milliards. Les variantes du tracé
sont encore en cours d'examen de façon à
réduire le coût d'investissement à
partir d'un appui financier d'EURONIMBA et RIO
TINTO .
Des études ont été réalisées
par la société suédoise SWEDERAIL
pour la réhabilitation des 36 premiers
kilomètres. La restructuration de l'ONCFG
et la formulation d'une requête du Gouvernement
adressée à la coopération
suédoise sont les prochaines étapes
de ce processus.
Le secteur
aérien : le privé au service
du ciel guinéen |
La Guinée dispose aujourd'hui d'un aéroport
international, l'Aéroport International
de Conakry Gbessia, et d'un réseau de 9
aéroports de province ; toutefois, seuls
6 aéroports de province enregistrent un
trafic de passagers (N'Zérékoré,
Kawass, Kissidougou, Labé, Siguiri et Kankan).
En terme de desserte, on peut constater une légère
relance des activités de l'aéroport
de Conakry via la poursuite des vols des compagnies
internationales telles que Air
France , Royal Air Maroc, SN Brussels
Airlines (qui a remplacé SABENA depuis
avril 2002) et GTC Russia (qui a remplacé
Aéroflot depuis janvier 2002). M. Johan Pauwels,
DG
de SN BRUSSELS, croit au potentiel de
la Guinée et affirme " qu'il faut se
rendre en Guinée pour voir la réalité
des choses et ne pas se fier à beaucoup de
nouvelles négatives ". Des compagnies
régionales Air
Ivoire, Air
Sénégal , Ghana Airways, Air Guinée
Express
) assurent également les principales
destinations de la sous-région (Bamako, Banjul,
Dakar, Abidjan
). En terme de flux, les derniers
chiffres indiquaient un trafic voyageurs de 290.095
passagers dont 223.626 internationaux, 18.025 nationaux
et 48.264 en transit (2000). Quant au fret, 4.632
tonnes ont transité par l'aéroport
de Conakry, 3.128 à l'export et 1.504 à
l'import .
La compagnie aérienne Air Guinée
Express a fait l'objet d'une privatisation en
2002. En effet, suite aux difficultés financières
de Air Guinée depuis plusieurs années
et dans le cadre de sa politique de désengagement
des secteurs marchands, le Gouvernement a décidé
de céder la compagnie aérienne à
Futurelec Holding. Le premier vol a eu lieu le
3 septembre 2002, et la politique de la société
est de faire d'Air Guinée Express la première
compagnie aérienne africaine " low
cost ".
En terme de fret aérien, l'un des principaux
acteurs du marché guinéen est la société
SOCOPAO qui est une filiale du groupe BOLLORE.
Le ciel guinéen est également occupé
par la flotte aérienne indépendante
du transporteur express DHL
qui détient, dans son secteur, plus de 80%
de part de marché. Selon M. Ousmanou Kouotou,
DG de DHL
International Guinée : " je pense
que le fait que nous soyons en Guinée [
]
et que nous soyons ambitieux pour pouvoir développer
nos activités en Guinée devrait rassurer
les investisseurs et les partenaires potentiels
qui veulent venir dans ce charmant pays ".
Il faut noter qu'en matière de transport
international, la Guinée a adhéré
en février 2000, au traité de Banjul
qui regroupe 8 pays membres de la CEDEAO. Ce traité
devrait permettre à terme la libéralisation
du marché entre les pays signataires.
L'aéroport de Conakry est aujourd'hui géré
par une société privée, la
SOGEAC (Société de Gestion et d'Exploitation
de l'Aéroport de Conakry). Cette dernière
est une société anonyme qui comprend
comme partenaires l'Etat guinéen, qui détient
51% des actions, l'AFD (Agence Française
de Développement), Aéroport
De Paris (ADP) et la Chambre de Commerce et
d'Industrie de Bordeaux qui détiennent les
49% restants. Elle a pour mission la gestion, l'entretien,
et le renouvellement des infrastructures de l'aéroport
de Conakry. Cette concession couvre tous les terrains,
ouvrages, bâtiments, installations, équipements,
matériels et services aéroportuaires
(y compris la sécurité incendie et
les services d'escale).
La SOGEAC travaille en étroite collaboration
avec l'ANA (Agence de Navigation Aérienne),
qui a pour mission d'assurer la navigation aérienne
en Guinée ainsi que la gestion et l'exploitation
des aérodromes domestiques. Une restructuration
du secteur de l'aviation civile est prévue,
de manière à être en conformité
avec les résolutions de la 33ème
session de l'Organisation de l'Aviation Civile
Internationale (OACI). Il est important de souligner
les projets suivants, prévus pour 2003
et financés sur fonds propres de la SOGEAC
:
- Restructuration des réseaux électriques
et de la sonorisation de l'aérogare internationale.
- Aménagement et agrandissement de la zone
arrivée des bagages.
- Achat de 2 bus spéciaux pour le transport
des passagers entre les avions et les aérogares.
Des projets sont également prévus
pour les aéroports de l'intérieur
du pays :
- Poursuite des travaux de construction de la
tour de Kankan.
- Construction d'une tour moderne à l'aéroport
de N'Zérékoré.
- Extension du bloc technique de la tour de contrôle
de l'aéroport de Conakry et délimitation
des domaines aéroportuaires de Kankan,
Siguiri et Labé.
On peut tout de même relever des difficultés
persistantes :
- Problèmes de sûreté aéroportuaire
(application de la réglementation relative
aux conditions d'accès aux zones réservées
à l'aéroport de Conakry, insuffisance
d'équipements nécessaires).
- Vieillissement des équipements d'aide
à la navigation.
- Difficultés de développement du
transport aérien.
- Difficultés dans la mise en uvre
du code de l'aviation civile (statut de transporteur
aérien non défini, conditions d'accès
à la profession
).
- Faiblesses des dotations budgétaires
et contraintes du statut de la fonction publique
de la Direction Nationale de l'Aviation Civile
(DNAC) qui a pour mission de définir et
de suivre la mise en uvre de la politique
du Gouvernement en matière aérienne
et aéroportuaire.
Le secteur
maritime : des efforts importants pour être
reconnu |
En terme d'infrastructures, la Guinée dispose
de 2 ports : un port commercial situé à
Conakry, le Port
Autonome de Conakry (PAC) , qui a en charge
la gestion, l'entretien et le développement
du domaine public et des activités portuaires
au sein de la circonscription de Conakry ; et un
port minéralier, situé à Kamsar,
qui a pour vocation d'assurer l'expédition
de la bauxite extraite par la CBG.
Ce dernier est sous l'autorité de l'ANAIM
(Agence Nationale d'Aménagement des Infrastructures
Minières) mais la gestion a été
cédée, dans le cadre d'une convention
de concession en 1996, à la CBG.
Le Port
Autonome de Conakry (PAC) assure les
fonctions d'autorité portuaire, la gestion
des installations portuaires, la réalisation,
le renouvellement et la maintenance des infrastructures
portuaires, ainsi que les prestations de pilotage,
remorquage et lamanage. Les activités d'auxiliaires
de transport ont été privatisées
en 1987, ce qui implique que la grande partie des
activités portuaires (consignation, transit,
manutention
) à caractère industriel
et commercial sont assurées par des opérateurs
privés. Cela est confirmé par M.
Cellou Dalein Diallo, Ministre des Transports et
des Travaux Publics : "
à
ce niveau, le rôle de l'Etat est de réguler,
et non pas de faire de l'opération [
]
Tout ce qui est manutention ou transit est l'affaire
des sociétés de la place ".
|
En terme de flux, en moyenne annuelle (période
1995-2000), entre 2,1 et 2,6 millions de tonnes
ont été exportées (dont 1,5
millions de tonnes de bauxite, 540 000 tonnes d'alumine
et 180 000 tonnes de matières premières
: café, cacao, fruits, coton
). En revanche,
1,84 million de tonnes ont été importées
en 2000 (dont 45 à 50% de marchandises diverses,
27 à 31% de produits pétroliers et
22 à 27% de vracs solides) .
Aujourd'hui, le marché du transport maritime
et des services connexes est en grande partie détenu
par 4 sociétés: MAERSK
(environ 37,6% des CTS traités en 2002),
SDV (17,2%), SAGA (14,2%) et GETMA
GUINEE SA (31%). MAERSK
, SAGA et SDV (toutes deux appartiennent au
Groupe BOLLORE
font partie de grands groupes ; GETMA GUINEE
SA est la seule société indépendante
qui n'appartient pas à un réseau étranger.
Pourtant, elle représente aujourd'hui 40%
du marché de la consignation et 30% du marché
conteneur. Jean Jacques Grenier, son Président
Directeur Général, est d'ailleurs
à l'origine de la création de l'AMA
(African Maritime Agencies) en janvier 2002, un
réseau qui a pour but de fédérer
des sociétés indépendantes
dans le shipping et la manutention et qui s'étend,
au travers d'une dizaine d'agences, entre le Sénégal
et l'Angola. On peut également citer la SNG
, société d'Etat placée
sous la tutelle du Ministère des Transports,
qui, selon M. Ibrahima Sory Kaba, son Directeur
Général, est " le premier
utilisateur du PAC en tant qu'armement national
". La SNG vient d'ailleurs d'augmenter sa flotte
en faisant l'acquisition d'un navire de 1300 tonnes
destiné au développement du cabotage
intra-régional.
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N.1
Graphic
N.2
D'autres sociétés de moindre taille
tirent également leur épingle du jeu,
telles que : TRANSCO
SA et TRANSMAR SA. Cette dernière s'avère
être la première PME indépendante
guinéenne. TRANSCO
SA offre divers services de transport maritime
et aérien, tels que manutention portuaire,
tramping, transit maritime et aérien etc.
C'est par le Port Autonome de Conakry (PAC) que
transitent 90% des échanges commerciaux
du pays avec l'étranger. En effet, en 2001,
4,466 millions de tonnes de marchandises ont transité
par le PAC, à l'import comme à l'export.
Selon M. Almamy Kabèlè CAMARA, Directeur
Général du PAC, le PAC
dispose d'un avantage dans la mesure où
" c'est un nouveau port par rapport aux autres
de la sous-région ". De plus, après
2 programmes d'investissement successifs (1987
puis 1998) ayant pour but la modernisation et
l'extension des infrastructures portuaires, le
PAC est aujourd'hui dans son 3ème projet
portuaire dont le montant devrait s'élever
à 55 millions USD. Les fonds seront répartis
de la façon suivante :
- 40 millions USD destinés à l'aménagement
de 10 hectares pour le terminal à conteneurs.
- 15 millions USD destinés à l'aménagement
de 30 hectares pour la zone Est du PAC.
Ce 3ème projet sera à priori financé
par le PAC, la KFW, la Banque Européenne
d'Investissement et l'Agence Française de
Développement et possiblement par certaines
sociétés privées, notamment
MAERSK (pour l'aménagement du terminal),
et la SGP (Société Guinéenne
de Pétrole) - qui comprend MOBIL
OIL, SHELL et TOTAL
FINA ELF -, GETMA GUINEE SA, GRANDS MOULINS
DE GUINEE et CIMENTS DE GUINEE (pour l'aménagement
de la zone Est).
Selon le Directeur
général du PAC : "
la réalisation de 10 hectares supplémentaires
du terminal à conteneur pourrait vraiment
nous amener à doubler sa capacité
actuelle [
] et si nous aménageons
les 30 hectares de la zone Est, nous pourrons
stocker jusqu'à 80 000, voire 100 000 tonnes
de marchandises sans aucun problème ".
Parallèlement, l'objectif est de faire du
PAC
le " 3ème Port Malien ". En
effet, la proximité de Bamako et les efforts
réalisés pour terminer ce 3ème
projet représentent une véritable
opportunité pour le PAC ; d'autant plus si
l'on considère la situation de la sous-région,
notamment en Côte d'Ivoire. La stabilité
de la Guinée apparaît ici comme un
véritable atout. Pour M. Grenier, PDG
de GETMA GUINEE SA : " l'objectif est
de montrer que l'axe Conakry-Bamako est un axe valable,
que l'on a le potentiel et que le projet est rentable
[
] le Mali lui-même soutient la position
guinéenne, ce qui est un phénomène
récent et important ". Dans ce cadre,
une convention a d'ailleurs été signée
le 29 janvier 2003 entre les Gouvernements malien
et guinéen concernant les modalités
d'utilisation des installations affectées
au transit malien en République de Guinée.
Afin de concrétiser ce projet, les bailleurs
de fonds et l'ensemble des autorités devront
mobiliser leurs efforts et prendre conscience des
lacunes guinéennes. En effet, il faut que
l'axe routier Conakry-Bamako soit achevé
(ce qui est prévu pour 2004), et que la Guinée
augmente sa capacité de magasinage. La construction
d'un terminal sec à l'intérieur du
pays est actuellement à l'étude, ainsi
que la réalisation d'un poste à quai
supplémentaire dans le prolongement du premier
terminal. En effet, le PAC
ne dispose à l'heure actuelle que de
6 postes à quai.
Secteur
routier & Travaux publics |
La Guinée se caractérise par une prédominance
du mode de transport terrestre. C'est d'ailleurs
pour cette raison que les infrastructures routières
devraient recevoir plus de 80% des investissements
projetés. Actuellement, la Guinée
dispose d'un réseau de 6 963 kilomètres
dont 1 998 km de routes revêtues, 2 144 de
" routes modernes " en terre et 2 821
km de routes ordinaires en terre. Environ 40% de
ces voies sont en mauvais état. Bien évidemment,
le véritable enjeu se situe au niveau des
routes revêtues ou bitumées. Selon
le Ministre
de Transports et des Travaux Publics :
" nous avons l'objectif d'atteindre 4
000 km (de routes revêtues) dans les 10 prochaines
années, c'est-à-dire qu'on fera environ
2 000 km supplémentaires ou au minimum 1
600 km. L'objectif étant de créer
un réseau permettant de désenclaver
toutes les préfectures du pays ".
Pour se faire, le Gouvernement a entrepris la réalisation
de nombreux projets. Il faut savoir que tous les
travaux d'investissement ou d'entretien sont réalisés
par le secteur privé, par système
d'appel d'offres. De ce fait, de nombreuses sociétés
étrangères sont présentes en
Guinée, telles que les Italiens avec SERICOM
et ASTALDI, les Chinois avec HENAN CHINE, les Marocains
avec SMIRRI BTP, les Russes avec ENCO 5, ou encore
les Français avec le groupe SATOM-SOGEA
. Les nombreux projets de construction ou d'entretien
en cours impliquent ces sociétés.
Il faut noter que certaines de ces sociétés
sont également impliquées dans la
réalisation d'infrastructures permettant
le développement du tourisme, via notamment
la construction de complexes hôteliers. On
peut citer l'exemple du complexe hôtelier
de Bel Air construit par la société
SERICOM. Bel Air, à 250 km de Conakry, est
considéré comme l'un des atouts touristiques
majeurs de la Guinée. Présent en Guinée
depuis 1984, M. Guido Santullo, PDG
de SERICOM, nous explique : " depuis
que nous sommes arrivés dans le pays, on
a fait beaucoup de recherches importantes pour essayer
d'introduire plus du touristes en Guinée.
Pour ce faire, il faut prévoir toutes les
infrastructures, et c'est ce que nous sommes en
train de préparer aujourd'hui ".
Au cours de l'année 2002, le coût total
des interventions sur l'ensemble du réseau
national bitumé a été de 2,121
millions GNF, dont près de 80% pour la seule
ville de Conakry. Pour M.
Gérard Gaumet, DG de SMIRRI BTP GUINEE :
" Il y a tout à faire [
]
et la volonté du gouvernement est justement
d'ouvrir ses portes à tous ces gens là
qui veulent aider la Guinée qui est restée,
pendant de nombreuses années, en retard par
rapport à ses voisins et qui a un désir
urgent de rattraper ce retard ".
Actuellement, les projets en cours ou à
venir du Gouvernement sont les suivants :
La liaison Kankan-Kourémalé-Bamako
: ce projet a mobilisé 100 millions USD.
Les bailleurs de fonds sont l'Union Européenne
(environ 50%), les fonds arabes (35%), et la Banque
Africaine de développement (15%). Les travaux
ont commencé fin 2001 et devraient se terminer
fin 2003. Les sociétés impliquées
dans cette réalisation sont ASTALDI, SATOM-SOGEA,
et HENAN CHINE.
2x2 voies Tombo-Gbessia : les travaux devraient
être lancés courant 2003 pour un
coût de 73 millions USD. Les bailleurs de
fonds sont l'AFD, le Fonds Kowetien de Développement,
le Fonds Saoudien de Développement, l'OPEP
et le Gouvernement guinéen. Ce projet vise
la modernisation et l'aménagement de 10
km de route avec 2 échangeurs et des ponts
piétonniers.
Pont sur le Fatala : ce pont, long de 325 m,
a un coût de 35 millions USD et sera réalisé
par la société ASTALDI. Les travaux
devraient s'achever en septembre 2004. Fin 2002,
30% des travaux avaient été achevés.
Enco 5-Kagbelen : ce projet s'inscrit dans le
cadre du PDU 3 (Projet de développement
Urbain). Il devrait coûter 30 millions USD
et sera financé à 75% par la Banque
Mondiale et à 25% par le Fonds Kowetien
de Développement. Ce projet est le prolongement
de la route le Prince.
Km 36-Dubréka-Boffa : les travaux portent
sur la construction de 10 km de routes du PK 36
à Dubréka d'une part, et sur la
réhabilitation de 90 km de routes entre
Dubréka et Boffa d'autre part.
La route Labé-Tougué-Dinguiraye-Siguiri
: ce projet de 465 km est à l'étude
depuis décembre 2002. Son coût est
de 1,266 milliards GNF, financé conjointement
par le Gouvernement guinéen, la BID et
la BADEA (Banque du Développement Economique
en Afrique).
Le renforcement de la route Kissidougou-Guéckédou-Macenta-Sérédou
: le démarrage des travaux est prévu
pour fin 2003, après le choix de l'entreprise
et du bureau de contrôle des travaux.
2x2 voies Matoto-Enta-Dabompa : Ce projet (14,2
km de longueur) est financé à hauteur
de 18 millions USD par le fonds Kowetien. La réalisation
des APD (Avant projet Détaillé) et
DAO (Dossier d'Appel d'Offre) et l'actualisation
des études disponibles ont démarré
au premier semestre 2003 et auront une durée
de 5 mois.
Les autres projets à l'étude du
gouvernement sont les suivants :
- Labé-Sériba-Médina Gounasse
: ce projet a pour but de relier Labé en
Guinée à Médina Gounasse
au Sénégal. La réalisation
des APD et des DAO sont programmés pour
le premier semestre 2003.
- Boké-Québo : ce projet porte sur
la réalisation de 112 km entre Boké
en Guinée et Québo en Guinée
Bissau. Suite à un appel d'offres, c'est
la Société Louis Berger International
qui a été retenue pour les études
de l'APD et DAO.
- Pont Cogon : l'objectif est la réalisation
d'un pont de 245 m à Wawa, en remplacement
du bac actuel de Kandiafara sur l'axe Boké-Québo.
L'étude a démarré depuis
le 15 octobre 2002.
- Routes de désenclavement des préfectures
à pauvreté dominante :
- Kankan-Mandiana (85 km, coût estimé
à 33 milliards GNF)
- Taran Koubia ((45 km, coût estimé
à 23 milliards GNF)
- Bissikrima-Dinguiraye (47 km, coût estimé
à 24 milliards GNF)
- Labé-Mali (110 km, coût estimé
à 65 milliards GNF)
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