MADAGASCAR
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FINANCE

En dépit des réformes déjà entreprises, le secteur financier malgache, dominé par les banques, n'a pas encore pu se libérer de toutes les contraintes qui freinent l'épanouissement du secteur privé. Les crédits à l'économie ont régressé au cours de ces dernières années. Si en 1997, ils représentaient 10,3% du PIB, ils n'étaient plus que de 9,2% en 1998 et 9% en 1999. Seuls 21% des industries ont accès aux crédits bancaires. L'obtention et le coût du financement bancaire demeurent une contrainte majeure pour toutes les entreprises sans exception. Plus de 50% des entreprises ayant répondu à l'enquête ONUDI/CNI en août 1997 sur les besoins des entreprises industrielles à Madagascar ont cité les relations avec les banques parmi leurs principales difficultés quels que soient leur taille et leur secteur d'activité. Faute de crédits, l'essor du tissu industriel composé à majorité de petites et moyennes entreprises et de micro-entreprises est freiné. Les conditions exigées par les banques: taux moyen de 20%, garanties dépassant les 100%, apport d'au moins 30%, sont loin d'être à la portée des opérateurs et potentiels investisseurs. Les banques avancent que parmi les nombreux dossiers qui leur sont soumis très peu sont bancables. De plus, l'absence de transparence et de fiabilité dans les états financiers des entreprises réduisent la marge de confiance de ces établissements de crédits. La législation en vigueur exige, que les entreprises déposent leurs états financiers au greffe du tribunal de commerce, mais cette obligation n'est nullement respectée.

Le secteur financier, encore à un stade embryonnaire, privilégie plutôt les financements courts en n'offrant que très peu de financements à moyen et long terme. Ainsi, les six banques de la place, toutes des banques commerciales ne s'engagent guère sur le long terme. Les crédits à long terme n'ont jamais dépassé les 25% du total des crédits à l'économie depuis 1993. Des prêts en devises sont accessibles aux entreprises locales mais seules celles qui exportent ont intérêt à s'y lancer. L'entreprise qui emprunte directement en devises doit générer un cash flow en devises pour pouvoir rembourser. Si elle s'adresse uniquement au marché local, la fluctuation du Fmg pourrait lui réserver bien des surprises et bien des ennuis.

Les opportunités offertes par la loi bancaire ne semblent pas jusqu'à maintenant avoir motivé d'autres établissements à s'implanter dans la Grande Ile. Des quatre banques françaises, la BMOI qui est considérée comme le pont avancé de la BNP dans la Grande Ile est la plus récente avec 12 années d'existence. Les trois autres n'ont fait que changer d'enseigne à la suite de leur privatisation. BNI a été reprise par Crédit Lyonnais, BFV par la Société Générale et BTM par Bank of Africa. UCB et SBM, quant à elles, s'y sont établies afin surtout d'accompagner les nombreuses entreprises mauriciennes installées au pays et opérant particulièrement dans la zone franche, comme l'explique Mr Paul Giblin de l'UCB, également président de l'Association Professionnelles des Banques: " L'UCB s'est impliquée dasn les zones franches, pour la simple raison que bon nombre d'entreprises de zones franches installées à Madagascar sont des filiales d'entreprises implantées à l'île Maurice ".

Mr Paul Giblin, UCB

Une étude du secteur financier malgache révèle que parmi les douze pays africains de 10 à 20 millions d'habitants, Madagascar a la densité bancaire la plus faible. Quant au ratio du crédit bancaire au secteur privé par rapport au PIB, une comparaison entre 32 pays d'Afrique, en 1998, relègue la Grande Ile à la vingtième place. S'il était, en 1991 au-dessus de 0,17%, en 1998 il est descendu en dessous de la moitié de ce chiffre. Le secteur privé se montre impatient de voir une amélioration marquée dans ce domaine.

Une partie de l'opinion pense que Madagascar devrait se doter d'au moins une banque nationale. C'est ainsi qu'a germé l'idée de créer la Banque de Solidarité de Madagascar ou BSM, mais son approche trop politisée a apparemment nui à sa crédibilité. Elle n'a pas pu trouver, pour le moment, un partenaire qui lui serve de banque de référence telle que l'exige la loi.

De même, la banque off-shore, Madagascar International Bank Development, qui devait être le prolongement de la zone franche, en dépit de l'accord signé entre le gouvernement malgache et le groupe Far East de Hong Kong en 1995, n'a jamais vu le jour.

Depuis le milieu des années 1980, des mesures importantes ont été prises pour restructurer le système bancaire en particulier et le système financier en général. Toutefois, le faible niveau de l'épargne, le sous développement des marchés de capitaux font qu'une grande partie des besoins en financements reste insatisfaite. Mr Giblin de l'UCB pour qui l'évolution du secteur bancaire dépend de l'évolution du secteur économique précise le besoin d'un cadre d'accueil adéquat: " Il faut absolument que Madagascar entreprenne des réformes juridiques. Toutes les entreprises sont à la merci du cadre juridique qui est incomplet et flou, les décisions sont parfois aléatoires ".

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Madagascar published in Far Eastern Economic Review. March 28 th, 2002 Issue.
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