MADAGASCAR
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Intro - Economie - Secteur Prive - Privatisation - Industrie - Agro-industrie - Textil - Agriculture
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INDUSTRIE

Des zones industrielles ont été récemment délimitées et sont en cours d'apurement afin de faciliter l'installation de nouvelles unités dans les six provinces de Madagascar. Selon, Mamy Ratovomalala, ministre de l'Industrialisation et de l'Artisanat, "le dialogue entre le secteur privé et l'État a permis d'améliorer l'environnement industriel à Madagascar, et de rassurer les investisseurs". L'objectif est de donner une nouvelle impulsion au secteur industriel qui actuellement, ne représente que 12% du PIB, assuré à 75% par les industries textiles et alimentaires.



Avec une croissance moyenne de 4,8% enregistrée ces dernières années, Madagascar demeure encore un pays sous industrialisé. Longtemps confinée dans une économie de traite, la Grande Ile a mis du temps avant de se lancer dans un véritable programme d'industrialisation. Vers le début, des années 1970, l'État décide de prendre en main le développement de l'industrie et se lance dans une politique d'investissement à outrance. De grandes unités industrielles publiques firent leur apparition un peu partout dans l'île.

Si quelques unes ne furent jamais opérationnelles à l'instar de la Zeren , une usine d'engrais chimique implantée dans la province de Toamasina, d'autres comme Kobama, une minoterie installée dans la région du Vakinankaratra, ont vivoté. Elles se sont heurtées à des problèmes d'approvisionnement en matières premières, de débouchés des produits et de mauvaise gestion. On a eu tendance à placer la charrue avant les bœufs. Ainsi, la Kobama faute de matières premières disponibles localement a été contrainte d'importer du blé tendre pour faire tourner sa minoterie d'une capacité de 50,000 T. L'opération blé qu'elle a initiée auprès des paysans du Vakinankaratra s'est soldée par un échec. Les 1,300 ha plantés - alors qu'il fallait une superficie en blé de 20,000 à 50,000 ha - n'ont produit que 5,000T soit à peine un dixième de ses besoins. Ces entreprises ont également subi les contre coups de la crise mondiale et notamment des chocs pétroliers de la fin des années 1970, début 1980.Ainsi, les pouvoirs publics à l'époque décidèrent d'ouvrir le capital des entreprises publiques au privé. Puis, sous la pression des bailleurs de fonds, l'État accepta de se désengager totalement des activités de production. Pour étoffer le tissu industriel, la création de PMI-PME a été vivement encouragée et soutenue grâce surtout à des crédits accordés par des organismes internationaux.



Les troubles politiques liés aux événements de 1991 ont entravé la mise en œuvre des mesures définies dans le programme d'ajustement structurel. Après cette période de déclin, l'industrie semble, aujourd'hui, renaître avec la mise sur pied d'un cadre suffisamment sécurisant pour les investissements. Madagascar commence à attirer les capitaux étrangers. De 1996 à 1999, le volume des investissements directs étrangers est passé de 7 millions de dollars à 37 millions de dollars.
La dernière enquête sur le secteur industriel formel à Madagascar, effectuée par l'Institut National de la Statistique mentionne que les entreprises industrielles de Madagascar se concentrent essentiellement autour de quatre branches: l'industrie textile (20,6%), les BTP (16,8%), l'industrie du bois (10,3%) et l'industrie alimentaire (9,9%). Si l'on y ajoute l'agro-industrie, les boissons, le tabac et le corps gras, ces branches représentent près des deux tiers des entreprises industrielles formelles.

56% d'entre elles produisent des biens de consommation et plus de 95% trouvent essentiellement leurs débouchés sur le marché local. 4,5% ont plus de 25 ans d'existence, 9,8% plus de 15 ans et plus de 79% ont été créées après 1990. Les entreprises de grande taille résistent beaucoup plus aux aléas de la conjoncture socio-économique contrairement aux petites unités. Les PME représentent 36,6% des entreprises et 19,7% de l'emploi du secteur industriel formel.
Compte tenu de l'étroitesse du marché malgache, l'industrie malgache est contrainte à se tourner beaucoup plus vers l'exportation. Les expériences de ces dernières années avec le dynamisme, particulièrement, du textile et de l'industrie crevettière sont porteuses d'espoir. Cependant de nombreux freins demeurent comme le souligne un opérateur: " il y a 2 ans, on a invité les investisseurs et puis ensuite on a imposé une TVA à 20%. Il faut un cadre garanti par l'administration sur le long terme ".

Cotona, qui a été créée en 1951 puis reprise par la famille Ismaïl, une famille française d'origine indienne établie à Madagascar depuis trois générations est aujourd'hui la plus importante unité textile de Madagascar. Si dans les années 1980-1985, elle arrivait encore à écouler dans les 40 millions de mètres de tissu sur le marché local, en 1996 la vente a chuté à 16 millions de mètres avec les divers aléas socio-économiques. Comme elle a su s'intégrer verticalement et horizontalement et diversifier ses activités, Cotona fait actuellement partie du groupe Socota textile qui exporte 75% de sa production.
" Il faut aider les sociétés malgaches à exporter et trouver des niches de marché afin de devenir plus compétitifs pas seulement sur les produits traditionnels", suggère Florette Andrimiarisatrana, Présidente du Comité de Réflexion sur la Compétitivité (CRC).

L'industrie pharmaceutique, quant à elle, est dominée par 2 opérateurs industriels principaux et quelques grossistes. La concurrence des produits importés force les opérateurs locaux à redoubler d'efforts pour rester compétitifs et maintenir leur part de marché. Certains, comme FARMAD, délocalisent même leur production tout en maintenant leur savoir faire, leur " matière grise " et leur renommée sur place. Mr Michel Ramanantsoa, directeur général de FARMAD, est résolument tourné vers l'Asie qu'il considère comme un pôle majeur de développement à ne pas négliger au niveau local: " L'Asie sera un pôle moteur dans l'économie mondiale dans l'avenir proche, et pour nous il faut savoir profiter de ce pôle en gardant notre identité et notre marché local. Nous voulons augmenter les échanges, et plus l'Asie prendra de l'ampleur, plus nous pourrons en bénéficier. "

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Madagascar published in Far Eastern Economic Review. March 28 th, 2002 Issue.
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