L'ancrage
culturelle du Congo
On compte sur l'ensemble du territoire congolais
environ 50 ethnies. Ce sont autant de langues vernaculaires
spécifiques. La langue officielle et administrative
est cependant le français. Pour les ethnies
voisines, deux personnes peuvent se parler chacune
dans sa langue et se comprendre parfaitement. Mais
les 3 millions d'habitants utilisent deux langues
véhiculaires nationales de communication:
le Lingala beaucoup parlé dans le Nord et
le Munukutuba (ou kituba) plus utilisé dans
le Sud. De nombreux historiens et ethnologues affirment
que le peuplement du territoire congolais remonte
à la préhistoire, comme l'attestent
les vestiges datant de l'âge de la pierre,
découverts dans la vallée du Niari
et la région du Pool. A cette époque,
les pygmées y vivaient déjà.
Puis d'autres groupes s'y sont établis, particulièrement
au début de notre ère, lors des déplacements
massifs des populations d'Afrique.
Répartition
par grands groupes ethniques
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Les Bantous représentent 97 % de la
population du Congo, les pygmées 1 % et les
peuples étrangers environ 2 %. Les groupes
ethniques les plus importants sont les Kongos (40
à 45 %) de la population totale et le groupe
Mbochis (10 à 15 %). Les autres grands groupes
ethniques sont à cheval (de part et d'autre)
entre le Congo et le Gabon, ou entre le Congo et
le Cameroun. Par exemple, les Nzabis, qui sont 5
à 6 % au Congo, alors qu'ils sont fortement
représentés au Gabon; soit environ
35 à 40 %.
Répartitions des ethnies par groupes:
Table
Lignage
matrilinéaire et patrilinéaire
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Au Congo le système de parenté repose
sur la famille élargie et le clan, qui constituent
la cellule sociale de base. Dans le nord de la République,
le système de lignage patrilinéaire
prédomine. On est donc descendant de la famille
du père. Tandis qu'au sud du pays c'est le
matriarcat qui prédomine. On est membre de
la famille de sa mère. On hérite de
son oncle maternel et non de son père. C'est
l'oncle maternel qui est le chef de clan. Au sud,
la tradition dit que la maternité ne peut
être contestée, contrairement à
la paternité. Mais d'une manière générale,
ce sont là des considérations ancestrales
qui tendent à disparaître. De plus
en plus et grâce au modernisme, le patriarcat
prend le dessus dans l'ensemble des ethnies
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Les
jumeaux: une naissance particulière
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Traditionnel, la naissance des jumeaux dans une
famille constitue un évènement.
C'est l'occasion d'une fête: boissons, musique
et surtout chansons et danses érotiques,
etc.
Dans toutes les tribus du Congo, les jumeaux portent
des noms particuliers qui permettent de les identifier.
Chaque nom indique l'ordre de naissance. A titre
d'exemples, on rencontre les noms suivants :
Au sud du Congo: Mpika et Mboussi dans la vallée
du Niari, Banzouzi et Bantsimba dans la région
du Pool.
Au centre du Congo : Ngambou et Ngampika dans
la région des Plateaux
Au Nord : Koumou et Péa dans la région
de la Cuvette.
Etant donné que la naissance des triplés
est rare, on ne rencontre quasiment pas dans les
ethnies du Congo un nom spécifique du troisième
bébé. Par contre, il n'est pas rare
de trouver un nom spécifique qui désigne
un enfant né après des jumeaux.
Des
villages de pêcheurs ouest-africains
à Pointe-Noire
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A Pointe-Noire, capitale économique du Congo,
il y a ce qu'on appelle des villages de pêcheurs.
Ce sont des regroupements de familles de pêcheurs,
vivant dans des masures en bois sur la rive de l'Océan
Atlantique. Ce sont en majorité des Ouest-Africains,
Béninois, Togolais et Ghanéens. En
effet, une forte colonie ouest-africaine de plus
de 10.000 personnes est établie à
Pointe-Noire. Ces familles sont propriétaires
d'une centaine de pirogues à moteur hors-bord,
longues de 6 à 14 mètres sur 1,75
mètres de large et 1,5 mètres de profondeur.
La production annuelle de ces artisans pêcheurs
est estimée à plus de 6.000 tonnes/an.
On peut dès lors affirmer que la pêche
maritime artisanale tient une place importante dans
la vie économique du Congo.

Cependant, la filière présente un
besoin évident et pressant de développement
technologique; particulièrement dans le domaine
de la conservation du poisson. En effet, pour ne
pas que le poisson ramené à l'aube
ne perde de sa valeur marchande, au retour d'une
marrée qui dure toute une nuit, on recourt
au fumage et séchage. A défaut d'une
station frigorifique trop cher. Pour le fumage,
le poisson est simplement mis sur un étalage
métallique, en dessous duquel un grand feu
de bois est maintenu, jusqu'à ce que le poisson
soit complètement déshydraté
et fumé. Quant au séchage, le poisson
éventré et vidé est mis à
séjourner dans un bain d'eau salée
pendant 3 à 4 jours. Il est ensuite égoutté,
de nouveau salé, puis mis à sécher
au soleil pendant près d'une semaine. Ce
sont là des vielles techniques à améliorer
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