THE REPUBLIC OF CONGO
Enormous potential for investors/D'énormes potentialités d'investissements

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Richesse, talent et diversité

Depuis des temps très anciens et au regard de l'aspect rudimentaire de leurs outils, les artistes sculpteurs congolais ont toujours eu un talent inné. Même si du point de vue de l'élaboration sculpturale, les formes de leurs créations ne remplissaient pas toujours les proportions exigées par les normes occidentales classiques de l'orthodoxie sculpturale. Déjà, pendant la période coloniale, de nombreux sculpteurs se sont distingués par la qualité de leur travail.

Ainsi, vers les années 1930, au village Kingoma, dans la banlieue nord de Brazzaville, un certain Mayola, sculpteur talentueux attire l'attention des Européens. L'artiste traduit déjà dans ses œuvres la rencontre de l'imaginaire avec le bois; dépassant, précocement d'ailleurs, l'éternelle reproduction du réalisme ou de la vie concrète. Pour Mayola, reproduire des coqs, des pipes traditionnelles, sculpter des bustes et autres masques tékés est un jeu d'enfants. Vers les années 1940, il laisse ce jeu à ses neveux Grégoire Massengo et Benoît Konongo qu'il initia à la sculpture. Mayola quitta le village Kingoma, traversa le fleuve Congo pour s'installer à Léopoldville (actuelle Kinshasa) où la clientèle était plus nombreuse. Après le départ de leur maître et oncle, Grégoire Massengo et Benoît Konongo continuèrent le travail dans le même atelier. Massengo élabore le système de représentation en bas relief, avec des essences de bois léger, facile à tailler et à colorer. Un mélange de charbon de bois et d'huile de palme donnait un noir idéal quant le bois d'ébène venait à manquer.

STATUE CONGOLAISE

 
Rencontre avec la civilisation européenne

A l'évidence, ces réalisations d'art attiraient les colons européens de Brazzaville. Pour Luc Aka-Evy, professeur de lettres et civilisation africaine à l'Université de Brazzaville, " les circonstances de cet intérêt européen vis à vis de ces artistes congolais sont fort complexes. D'un côté, les artistes et mécènes européens adoptent diverses attitudes correspondant à leurs préoccupations dominantes, mais ils s'attachent aussi à sauver l'art ancestral menacé de disparition par les bouleversements politiques, économiques et socioculturels. Soit encore, ils se préoccupent d'initier les artistes congolais à de nouvelles perspectives plastiques ou cherchent des formules intermédiaires, destinées à concilier l'originalité africaine avec les techniques modernes ".

Quoi qu'il en soit, on ne s'étonne pas que l'architecte français Roger Lelièvre (alias Errel) s'arrange pour que Benoît Konongo intègre autour des années 1945 la section " Arts appliqués " de l'Ecole coloniale Edouard Renard de Brazzaville. Il y affine sa propre technique surtout sur le plan de la finition que les Européens maîtrisent parfaitement. De son côté, Grégoire Massengo découvre d'autres techniques. Avec la recherche de nouveaux styles et la diversification des thèmes, Konongo est obligé de trouver constamment de nouvelles essences de bois. Chaque essence ayant ses spécificités, elle est adaptée à des créations précises. Le polissage et la brillance étant différents d'un bois à un autre. Benoît Konongo et Grégoire Massengo, qui entre temps ont séparé leurs ateliers, ont découvert la beauté d'autres essences comme le Wengué, le Kambala, etc.

En mémoire à ces artistes, le village de Kingoma qui est devenu un quartier de Brazzaville porte maintenant le nom de " Massengo ". Les deux frères Massengo et Konongo sont aujourd'hui considérés comme les pères fondateurs de la sculpture moderne congolaise sur bois. Cette sculpture congolaise a aussi subit l'influence de Bernard Mouanga-Nkodia, célèbre vers les années 1959, mais très influencé par l'empreinte belge de l'école des Arts Saint-Luc de Léopoldville.

Très peu d'ivoire dans la sculpture

Traditionnellement, c'est le bois qui est le plus utilisé dans la sculpture congolaise. L'utilisation de l'ivoire et surtout son maniement sont venus des artistes Bolobos de la rive gauche du fleuve Congo; c'est à dire de la RDC. Certains historiens pensent que l'ivoire n'a été introduit dans la sculpture moderne congolaise que entre 1950 et 1960. Aussi, il n'est pas exclu que l'ivoire ait été utilisé par les artistes sculpteurs des temps anciens. Le travail sur l'ivoire ne s'est pas développé dans la sculpture moderne, dû certainement à la rareté de la matière et aussi à la chasse à l'éléphant interdite par le colonisateur.

Enfin, il y a la nouvelle génération de sculpteurs qui a introduit le gigantisme. Ce sont notamment Babindamana, Mongo-Etsion, Ndassa et d'autres, qui exécutent des oeuvres représentant des figures ou des personnes grandeur nature et plus. Ces artistes ont aussi révolutionné la sculpture moderne du Congo en diversifiant le matériau. Ce n'est plus seulement le bois qui est taillé, c'est dorénavant aussi la pierre et le moulage du plâtre. La sculpture congolaise est maintenant un mélange de talents traditionnels innés et d'orthodoxie occidentale.

ARTISANAT LOCAL

Une peinture de renommée mondiale

La peinture congolaise prend curieusement son essor à peu près à la même période que la littérature. Elle exprime sa vitalité au début des années 1955 avec les peintres Guy Léon Fila, Eugène Malonga et Faustin Kitsiba. L'opinion publique pense que la peinture congolaise s'est développée grâce au centre d'Art africain de Brazzaville, plus connu sous le nom de l'Ecole de peinture de Poto-Poto.

TABLEAUX CONGOLAIS

Cette école fut créée en 1951 par le peintre français Pierre Lods. Aujourd'hui, on retrouve dans les grands musées du monde et les expositions internationales des tableaux de grands maîtres de l'Ecole de Poto-Poto. Ainsi sortiront de cette école des grands noms de la peinture congolaise, tels Zigoma, Ouassa, Iloki, Ondongo et le célèbre Gotène, dont le coup de pinceau est tout à fait original. Suivront ensuite les jeunes Trigo Piula, Ouaboulet, Mongo, Makani et d'autres.

PEINTURE CONGOLAISE

On trouve dans la peinture congolaise, toutes les grandes classifications de styles: réalisme, surréalisme, cubisme, abstrait, suggestif, etc. Mais cette peinture se heurte à la question d'approvisionnement en matériels de travail. Il n'existe au Congo aucun magasin spécialisé dans la vente de matériels de travail pour les peintres, musiciens, sculpteurs, etc.

TABLEAU DE JACQUES ZIGOMA

Tout est importé plus ou moins individuellement par les artistes eux-mêmes. C'est certainement un créneau à exploiter pour les opérateurs économiques.

Musique: Un festival panafricain tous les 2 ans à Brazzaville

Au Congo, la musique peut être subdivisée en deux grands groupes: d'une part la musique traditionnelle et d'autre part la musique dite moderne. La musique traditionnelle, péjorativement appelée " musique folklorique ", est celle où l'on utilise des instruments du terroir. Ce sont essentiellement, l'inévitable Ngoma ( tam-tam), la Sanza, qui est une sorte de guitare taillée dans un bois léger et aussi les clochettes. Quant à la musique moderne, elle qui requiert l'utilisation des instruments électriques européens. Selon que l'on se trouve dans l'une ou l'autre des 10 régions administratives du Congo, on rencontre une variété de musiques traditionnelles, dont les chansons et aussi les danses traduisent l'état d'esprit dans lequel on se trouve. Quand bien même on ne comprend pas la langue utilisée dans les chansons, le rythme des instruments et la mélodie des chansons suffisent à identifier les moments de joie ou le malheur. Ainsi, il y a des danses et des chants pour le mariage, la naissance, les veillées mortuaires, etc. Avec le seul instrument de base qui est le tam-tam, on peut obtenir plusieurs sons, selon que l'instrument ait été taillé dans tel bois plutôt que dans tel autre, selon que le tam-tam soit petit, moyen ou grand.

De l'histoire récente de la musique traditionnelle, on retiendra des grands noms de joueurs de Sanza comme Antoine Moundanda, Papa Kourant, Loussialala, etc. Aujourd'hui, le porte étendard de la musique traditionnelle congolaise au niveau international est un orchestre ballet appelé " Les tambours de Brazza "

A propos de la musique moderne congolaise, on peut dire qu'elle a été introduite par le colonisateur portugais et ensuite français. C'est donc auprès des colons que les premiers musiciens congolais ont appris à manier la guitare électrique, à chanter dans un micro, ou tout simplement à jouer du solfège. C'est avec la naissance du très célèbre orchestre " Bantous de la capitale ", en 1954, que la musique moderne congolaise prend réellement son essor. Au fil des ans, la pratique s'est étoffée et le pays a produit des grands musiciens qui se sont exportés sur tout le continent africain. On peut citer quelques artistes tels, Pamelo Mouka, Samba Ngo, Jean Serge Essou, Mountouri Kosmos, Franklin Boukaka, etc. De grands orchestres, comme " Extra Musica ", ont par ailleurs acquis une grande popularité au delà des frontières nationales. Les musiciens congolais souffrent cependant énormément du manque de promotion.

Aujourd'hui, c'est au niveau structurel que la musique congolaise se distingue. En effet, il s'organise tous les deux ans à Brazzaville (depuis 1996), le Festival Panafricain de Musique. Il s'agit d'un évènement initié par l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), orchestré conjointement avec le gouvernement congolais. Il regroupe à chaque occasion près de 2.000 musiciens du continent entier. A chaque édition, ce sont plus d'une quinzaine de pays qui envoient leurs représentants à ce grand rendez-vous de la musique noire. Le gouvernement congolais accorde une grande importance à la tenue et surtout à la réussite de ce festival. Une occasion de redorer le blason du pays, terni par les guerres civiles, et surtout une opportunité de montrer au monde que le Congo a retrouvé le cours de la vie normale d'un pays civilisé. En marge de la prestation des musiciens et orchestres en concerts, le Fespam est un lieu de réflexion, qui réunit de nombreux musicologues autour d'un thème différent à chaque occasion. Une exposition d'instruments de musique traditionnelle y est également présentée.


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