Les moyens de communication
revêtent un caractère indispensable
dans la mise en uvre des activités
productives allant dans le sens du développement
économique d'une nation. Avant 1984, les
services de télécommunications et
de distribution des informations, correspondances,
autres colis et paquets, étaient assurés
par le département des Postes, Télécommunications
et Télégraphie. C'est avec l'arrivée
du nouveau Gouvernement au pouvoir et l'avènement
de la 2ème République que les activités
de ce département ont été scindées
en deux secteurs. Ces derniers sont aujourd'hui
représentés par 2 les institutions
suivantes: l'OPG
(Office de la Poste Guinéenne) et la
SOTELGUI (Société de Télécommunications
de Guinée)
L'OPG
: l'organe régulateur du service postal |
L'OPG est un établissement public à
caractère industriel et commercial avec
une autonomie de gestion. Il a été
créé en 1992 suite à la décision
du Gouvernement de se désengager du secteur
des communications. L'OPG est doté de plusieurs
activités, notamment la distribution des
courriers, la gestion du parc-automobile postal
et le transport de passagers. Il assure également
la distribution du courrier accéléré,
l' " express mail service " et le "
trans-postal guinée ", un système
de transport hybride courrier/passager.
Du fait de la mondialisation et de l'ouverture
des frontières économiques guinéennes,
l'OPG doit aujourd'hui faire face à la
concurrence des opérateurs internationaux
privés tels que EMS ou DHL. M.
Ousmanou Kouotou, Directeur Général
de DHL International Guinée ,
affirme d'ailleurs détenir environ 80%
du marché de la livraison express. Toutefois,
selon le Directeur Général
de l'OPG, N'Fa Ousmane Camara : "
l'OPG reste la structure qui couvre la totalité
du territoire national [
] et nous pouvons
dire, sans nous tromper, que nous sommes très
compétitifs, en terme de délais
et de coûts ".
Le service
téléphonique : du chemin à
faire |
Le marché du téléphone fixe
est aujourd'hui géré par la SOTELGUI
. En effet, en 1995, le Gouvernement guinéen
a accordé une concession de droits exclusifs
à un opérateur privé, TM (Telekom
Maylasia), au terme d'un processus de privatisation
du réseau public . A l'issue des négociations,
60% du capital de la SOTELGUI ont été
cédés à Telekom Maylasia pour
une somme de 45 millions USD ; les 40% restants
sont détenus par le Gouvernement guinéen.
Aujourd'hui, SOTELGUI compte un peu moins de 100.000
clients (fixe et mobile confondus) mais a l'intention
d'atteindre 280.000 abonnés d'ici l'an 2004
en mettant l'accent sur le marché du téléphone
portable duquel il détient déjà
70% du marché.
Ce marché est concurrentiel dans la mesure
où 2 autres opérateurs GSM, en plus
de SOTELGUI, proposent leurs services aux 7,5 millions
de Guinéens : SPACETEL
et INTERCEL. Ces 2 derniers avaient reçu
des autorisations avant la privatisation de SOTELGUI
pour l'exploitation des réseaux analogiques
de type AMPS, puis de nouvelles autorisations leur
avaient été accordées en 1996
et 1997 pour des réseaux de type GSM. Par
la suite, la SOTELGUI
a reçu une autorisation du même
type pour proposer son propre service GSM (LAGUI)
.
SPACETEL a été le premier opérateur
GSM en Guinée en 1998 et compte aujourd'hui
environ 30.000 abonnés. Selon M. Kalil ABOUKHALIL,
PDG de SPACETEL : " si nous nous concertons,
nous pouvons favorablement répondre aux besoins
de la population sans aller très loin ; mais
s'il y un 4ème opérateur, ce sera
trop [
] dans la périphérie de
Conakry, il n'y aura jamais plus de 500.000 abonnés".
L'objectif de SPACETEL est aujourd'hui d'aller au
delà de Conakry et de faire bénéficier
ses clients de coûts de communication beaucoup
plus abordables.
On peut toutefois regretter la faible couverture
géographique des différents réseaux
; et malgré les efforts fournis, de nombreux
désagréments entravent la bonne marche
de ce secteur qui devrait pourtant constituer un
pilier dans le développement socio-économique
du pays. |
Concernant Internet, les 3 principaux fournisseurs
de services Internet sont : SOTELGUI (qui gère
l'unique nud d'accès), ETI-BULL
et BINTA/Mirinet
(distributeurs de services Internet). Le marché
Internet reste un marché peu développé
en Guinée mais il intéresse de plus
en plus les opérateurs privés. Selon
M.
Marzuki, DG de SOTELGUI : " nous
ne sommes pas l'acteur principal pour Internet
mais nous tendons à le devenir. C'est pour
cette raison que nous sommes actuellement en discussion
avec quelques sociétés afin de négocier
une joint venture pour ce qui est des services
Internet ". Du fait des problèmes
générés par le téléphone
fixe, le système " wireless "
se présente comme une éventualité
qui permettrait une décongestion du réseau
et un accès à Internet plus facile
pour l'ensemble de la population susceptible de
se connecter sur le web.
Perspectives
et projets |
Malgré la volonté annoncée
du Gouvernement depuis 1993 de développer
le secteur en s'appuyant sur l'investissement
privé, on peut regretter l'absence d'un
environnement favorable à l'amélioration
de l'accès. Des stratégies pour
combler ces insuffisances ont été
définies mais elles tardent à être
mises en uvre. Il est prévu, entre
autres, la création d'un cadre légal
et réglementaire, l'interconnexion obligatoire
des réseaux des opérateurs agréés,
et la mise en place d'un organe de régulation.
Cela permettra peut être une pleine valorisation
des opportunités de développement
des innovations commerciales et technologiques.
L'horizon 2003 a été fixé
pour mener à bien cette métamorphose.
Il faut toutefois souligner que même si
la libéralisation du marché est
effective d'un point de vue concurrentiel, la
SOTELGUI
n'est pas soumise à une régulation
asymétrique et peut, de ce fait, abuser
de sa position dominante.
D'autres
moyens d'information
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On doit également souligner l'importance
des autres moyens de communication utilisés
par la population guinéenne, notamment la
radio, la presse et la télévision.
* La radio
Selon M.
Mamady CONDE, Ministre de la Communication
: "
la radio est un instrument
efficace et important. Le meilleur moyen de communication
aujourd'hui en Guinée est la radio parce
qu'elle est adoptée par l'ensemble des populations
". Puis le Ministre ajoutera : "
la Guinée est une civilisation de l'oralité
; c'est-à-dire que l'oralité est la
pierre angulaire de la communication aujourd'hui
dans notre pays ". Selon Mme Aïssatou
Bella Diallo, Directrice Générale
de la RTG (Radiodiffusion Télévision
Guinéenne) , la radio a une vocation multiple
puisque c'est " un important moyen d'information,
de sensibilisation, d'éducation et de distraction
interactive ".
C'est probablement le moyen de communication le
plus utilisé du fait que les ondes couvrent
l'ensemble du territoire. Outre la Radio Diffusion
Nationale mise en service en 1958 et gérée
par la RTG, on se doit de noter la création
de la RGI (Radio Guinéenne Internationale)
en janvier 2003. Les autres radios disponibles sur
les ondes sont " radio Kaloum stéréo
", en plus de radios rurales et locales décentralisées
à la base. On peut regretter que les ondes
ne soient pas encore libéralisées.
Le Gouvernement dit examiner une éventuelle
libéralisation de ces dernières via
la mise en place, au préalable, d'un centre
de gestion des fréquences.
* La presse écrite
La presse écrite indépendante a fait
son apparition en Guinée en 1991 avec l'entrée
en vigueur sur la liberté de la presse. Aujourd'hui,
on peut compter une trentaine de journaux disponibles
dans les kiosques. A compter parmi les plus importants
: Horoya, Le Lynx, La Lance, L'Economiste etc. Avec
l'octroi de subventions depuis 2001, le nombre de
titres risquent d'augmenter. La presse est gérée
par le Conseil National de la Communication (CNC)
qui est chargé de veiller au respect des
obligations prévues par les lois et les actes
réglementaires. En collaboration avec la
CNC, les journalistes ont créé un
organe d'autorégulation, l'OGUIDEM (Observatoire
Guinéen de la Déontologie et de l'Ethique
des Médias).
* La télévision
La télévision est un média
encore relativement peu utilisé du fait d'une
couverture du territoire national qui est longtemps
demeurée faible. Toutefois, suite à
une collaboration avec Intelsat sur le satellite
US 605, la RTG (Radio Télévision Guinéenne)
émet depuis peu ses programmes sur l'ensemble
du territoire national, mais aussi sur toute l'Afrique,
le Moyen Orient et l'Europe. Ceci s'inscrit dans
le processus de " montée satellitaire
" des médias guinéens. Pour la
Directrice de la RTG : " c'est très
important qu'il y ait une autre source d'informations
sur la Guinée, véhiculée par
la Guinée même ".
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