En raison des bons résultats
des unités industrielles présentes
en Guinée, qu'elles soient dans le secteur
agroalimentaire, minier, BTP, chimique ou autres,
et la multiplication des sociétés
de commerce dans le pays, on est en mesure de porter
un regard relativement optimiste sur l'avenir de
la Guinée dans les secteurs de l'industrie
et du commerce ; les deux étant en parfaite
complémentarité.
L'Industrie
guinéenne |
C'est à partir de 1985 que la Guinée
entamera la transformation de son économie
nationalisée en économie libérale
fondée idéalement sur une répartition
rationnelle et complémentaire des rôles
respectifs de l'Etat et du secteur privé.
Toutefois, il faut noter que cette libéralisation
économique s'effectuera, dans un premier
temps, de façon quelque peu précipitée,
ce qui aura pour conséquence la fermeture
de 90% des unités industrielles existantes.
Il faudra donc attendre quelques années pour
assister, sous l'impulsion du Gouvernement et des
investisseurs privés, à la naissance
ou au redressement de nouvelles unités industrielles.
" Conscient de la nécessité d'impliquer
le secteur privé, l'Etat a mené une
politique de désengagement, grâce à
laquelle l'ensemble des entreprises publiques a
été cédé au secteur
privé guinéen et étranger ",
explique Hadja Mariama Déo
Baldé, Ministre du Commerce, de l'Industrie
et des Petites et Moyennes Entreprises.
Cette prise de conscience est très importante
dans la mesure où la Guinée dispose
d'une grande richesse naturelle de son sol et de
son sous-sol ; et l'exploitation et la transformation
de cette dernière permettra probablement
le développement d'un tissu industriel redirigé
par la suite vers le marché national ou l'exportation.
Aujourd'hui, les principales unités industrielles
opérationnelles en Guinée sont les
suivantes :
Dans le domaine de l'agro-industrie, il convient
de souligner la présence de la SOBRAGUI (Société
des Brasseries de Guinée), la SOGUIPAH (Société
Guinéenne de Palmier a l'Huile et d'Hévéa),
SALGUIDIA et BONAGUI. La SOBRAGUI est la plus importante
société du secteur, et fonctionne
avec un capital de 49% pour l'Etat guinéen
et 51% pour les partenaires belges. Elle fait partie
du groupe de la société des Brasseries
de l'Afrique de l'Ouest francophone. Son activité
principale est la fabrication de bières et
de sodas. A côté de cette activité
principale, elle mène des activités
agro-industrielles (production d'ananas).
La société CIMENTS DE GUINEE est aujourd'hui
en position de monopole de production, ce qui fait
logiquement d'elle le leader du marché. Rachetée
en 1988 par le groupe HOLCIM
au Gouvernement guinéen, son capital social
est aujourd'hui partagé entre HOLCIM (60%)
et le Gouvernement (40%). La société
couvre 80% du marché, ce qui lui a permis
de réaliser un chiffre d'affaires de 70 milliards
GNF (environ 35 millions USD) en 2001. Elle ne compte
d'ailleurs pas se limiter à ces résultats
puisque son objectif est d'accroître de façon
conséquente, via des investissements de 10
millions USD, sa capacité de production en
2003 afin de posséder, selon M.
Patrice Chanton, DG de CIMENTS DE GUINEE,"
l'une des usines les plus importantes de la sous-région
".
On retrouve cette position quasi-monopolistique
avec la société GRANDS MOULINS DE
GUINEE qui couvre la totalité des besoins
du marché guinéen en farine. La société
exporte également dans les pays voisins,
et a pour projet de construire un autre moulin afin
d'augmenter sa capacité de production, et
donc d'exportation.
On peut également noter la présence
d'autres sociétés telles Métal
Guinée (production de tôles de métal),
Topaz Industrie (fabrication de peinture), Groupe
SOGECILE (Eau Coyah et importation de produits alimentaires
et matériaux de construction), NESTLE
Guinée , Sodefa (production de métal),
Super Bobo (hypermarché) et bien d'autres.
A court terme, quelques projets d'ouverture, d'extension
ou de modernisation d'unités nouvelles à
travers le pays ont été enregistrées
au niveau de la Commission Nationale des Investissements
(CNI). Les plus importants sont les suivants :
· Installation d'une unité de traitement
et d'exportation de produits halieutiques à
Boffa (investissement nécessaire : 1,2 milliard
GNF / 600 millions USD)
· Installation d'un complexe de menuiserie
moderne à Conakry (investissement nécessaire
: 1,3 milliard GNF / 650 millions USD)
· Extension de l'usine de boissons FABAL
à Conakry (investissement nécessaire
: 2,7 milliards GNF / 1,35 milliard USD)
· Installation d'une fabrique de tôle
à Conakry (investissement nécessaire
: 2 milliards GNF / 1 million USD) |
· Réhabilitation de la friche industrielle
de l'ex-usine à panneaux de Sérédou
et création d'une scierie moderne à
Macenta (investissement nécessaire : 3,5
milliards GNF / 1,75 million USD)
Le Commerce
guinéen |
Aujourd'hui, les principales orientations officielles
visées par le Gouvernement sont :
· Le désengagement de l'Etat de
toutes les activités commerciales
· Libéralisation des échanges
et des prix
· Simplification de procédures d'importation
et d'exportation
· Renforcement des structures d'encadrement
du secteur privé
· Création et mise à disposition
des exportateurs d'infrastructures adéquates
et fonctionnelles
· Adoption de mesures d'incitation fiscales
à l'exportation
Des structures d'appui au secteur privé
ont également été mises en
place. On peut notamment citer
l'Office de Promotion des Investissements Privés
(OPIP), qui a la fonction de guichet
unique auprès des investisseurs étrangers.
Créé en 1992, l'OPIP a pour mission
de simplifier au maximum les démarches
des investisseurs potentiels ; l'objectif avoué
par M. Koevogui,
D.G. de l'OPIP, étant de "
hisser très rapidement la Guinée
au rang de pôle de développement
économique de la sous-région Ouest-africaine
".
A l'image de l'industrie guinéenne, le
commerce connaît le même contexte
socio-économique et politique. Il est difficile
de trouver des statistiques fiables en Guinée,
notamment en raison de l'importance du marché
informel et des sources officielles qui tardent
à transmettre leurs données. Il
est primordial de souligner la place importante
qu'occupe le secteur informel en Guinée,
ce dernier étant composé principalement
de micro-entreprises qui échappent à
la fiscalité et qui représentent,
dans une certaine mesure, un concurrent déloyal
pour les " opérateurs déclarés
".
Toutefois, les statistiques disponibles au niveau
des créations d'entreprises permettent
d'établir la répartition sectorielle
suivante (en 2001, sur 1182 entreprises créées)
:
* B.T.P. : 13%
*Commerce : 57%
* Agriculture et élevage : 1%
*Prestations de services : 13,5%
*Autres : 15,5%
Actuellement, il existe de nombreuses sociétés
commerciales en Guinée, mais les principales
sont FUTURELEC Holding, SCF (Société
de Commerce et de Financement), SOFIG Holding
(Société Financière et Industrielle
du Golfe)
Il faut également citer
des sociétés d'assurances telles
que UGAR
(Union Guinéenne d'Assurances et de Réassurances)
et SOGAM (Société Guinéenne
d'Assurances et de Réassurances).
L'on peut également noter un grand nombre
de sociétés import-export de moindre
taille; la plus importante étant la
société
Sadio & Frères
S.A.RL,
qui développe diverses activités
d'importation de produits et denrées
alimentaires, matériaux de construction
et exportation.
Les lions
du commerce guinéen |
FUTURELEC Holding est une concentration d'entreprises.
Ce groupe est détenu par un privé
guinéen à 100%. Ses activités
sont très diverses (transport terrestre et
aérien, agriculture, bois, commerce général...).
FUTURELEC envisage d'intervenir dans le secteur
du pétrole. En effet, selon M.
de Rességuier, Conseiller Manager du PDG
: " nous avons un très gros projet en
cours qui est la construction des plus grands stockages
de pétrole de Guinée. C'est un projet
de USD 65 millions, stockage qui aura lieu au Port
de Conakry ". Ce groupe représente un
véritable géant du paysage économique
guinéen.
La SOFIG (Société Financière
et Industrielle du Golfe) est, elle aussi, une concentration
d'entreprises via une participation dans les sociétés
suivantes : Bonagui, Sobragui, Soprochim, Sofiplast,
Western Union, Sofimo, Immeuble du Golfe
Son
capital social est détenu à 100% par
des privés guinéens. Ce groupe vient
en seconde position après FUTURELEC Holding.
A noter également la présence de multinationales
telles TotalFinaElf
, SHELL
et MOBIL OIL qui ont plutôt des activités
de stockage de pétrole, via notamment la
SGP (Société Guinéenne de Pétrole).
Perspectives |
Le secteur du commerce en Guinée offre indiscutablement
de sérieuses opportunités. Toutefois,
les efforts du Gouvernement doivent être maintenus
afin de permettre un assainissement du climat des
affaires qui peut parfois peser sur l'activité
économique. Il faut également que
les mesures incitatives soient renforcées,
notamment au plan fiscal et réglementaire.
Le Ministère du Commerce, de l'Industrie
et des Petites et Moyennes Entreprises s'est également
fixé les objectifs suivants :
· Amélioration des performances sectorielles
(formation et information des opérateurs
économiques, développement des infrastructures
commerciales et industrielles, renforcement des
capacités de gestion des cadres)
· Amélioration des performances des
structures d'appui institutionnel
· Renforcement de l'encadrement du secteur
privé et institutionnalisation entre l'Etat
et les structures consulaires et patronales
· Facilitation de l'accès aux crédits
Enfin, il faut noter que la Guinée multiplie
les partenariats afin de favoriser le développement
du tissu économique en général.
Ainsi, elle a adhéré à l'OMC
(Organisation Mondiale du Commerce), est membre
des institutions spécialisées de l'ONU,
signataire de la convention de Lomé, membre
des organisations régionales et internationales
de métrologie, de normalisation et de propriété
industrielle. Elle est également membre de
la CEDEAO (Communauté Economique des Etats
de l'Afrique de l'Ouest), de l'UA (Union Africaine),
de la MIGA (Agence Multilatérale de Garantie
des Investissements)
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