ALGERIA
la Nouvelle Generation

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COMMERCE

Progressive intégration au marché global

L'Algérie est un pays qui dépend beaucoup de l'importation, avec près de 12 milliards de dollars US consacrés l'acquisition de biens de consommation, d'aliments, d'équipements industriels, de pièces détachées et d'intrants industriels. le secteur de l'exportation est lui essentiellement constitué par les produits pétrochimiques ; soit quelques 17,5 milliards de dollars US, ce qui représente 97% de l'export, 30% du PIB et 65% du budget de l'Etat. Les exportations hors hydrocarbures ne représentent que 3%, pour seulement 279 millions. L'agriculture reste marginale ; quant au secteur industriel hors pétrole, il stagne à 7% du PIB. Les principaux partenaires commerciaux de l'Algérie sont, tant à l'importation qu'à l'exportation, la France, les Etats-Unis, l'Italie.

Afin d'équilibrer la balance de ses exportations et d'attirer les investissements sur son sol, l'Algérie s'est maintenant résolument engagée dans une politique d'ouverture de son espace commercial, par l'adoption de différentes mesures. Parmi celles-ci on notera, un nouveau tarif douanier visant à simplifier les procédures tant à l'import qu'à l'export, ainsi qu'un soutien à l'investissement. Le pays a également souscrit à l'article VIII des statuts du FMI, consacrant la convertibilité du Dinar pour les transactions courantes. Mais la plus grande avancée illustrant la volonté d'intégration de l'Algérie au commerce mondial, réside dans les différents accords commerciaux ou de coopérations engagés avec l'Union européenne, l'OMC, l'UMA (Union du Maghreb Arabe), la Zone Arabe de Libre Echange ou encore, dans le cadre du NEPAD, qui devrait drainer l'investissement sur le continent Africain.

Mise en règle pour l'adhésion à l'O.M.C

Mr Temmar, ancient ministre du commerce, lors de la réunion dans le cadre de la négociation de l'Algérie à l'OMC

Sur le plan du commerce international, l'Algérie a réalisé des efforts considérables afin d'optimiser ses chances d'adhésion à l'Organisation Mondiale du Commerce, notamment dans le cadre de la normalisation et de la propriété intellectuelle. Une première exigence a été de renoncer à une économie contrôlée afin de conformer l'économie nationale aux exigences de flexibilité, de concurrence et de sécurité, nécessaires pour entreprendre et investir librement. Au cours des deux dernières années, des textes législatifs et réglementaires ont, par ailleurs, été adopté en vue de libéraliser plusieurs pans de l'économie nationale. Dans ce cadre, la restructuration du secteur publique s'est concrétisée d'abord par la loi de 1995; ensuite par celle d'août 2001, qui prends notamment en compte une accélération du processus de privatisation. Conscient de son importance pour la croissance économique, le gouvernement a consacré une attention particulière à la promotion du secteur privé, notamment par l'adoption de textes de loi relatifs à la promotion de l'investissement et au système tarifaire.

Tous ces éléments doivent aller de paire avec une politique macro-économique assurant une stabilité durable. Sur ce point aussi, les progrès enregistrés par l'Algérie sont conséquents. Lourdement endettée, il y a cinq ans à peine, l'économie du pays présente maintenant des indicateurs encourageants, notamment grâce à un programme de stabilisation drastique et au soutien du FMI. La dette extérieure est en baisse, passant de 32,5 milliards de dollars en 1994 à 22,5 milliards actuellement ; le budget a retrouvé un équilibre ces trois dernières années ; les réserves de changes sont, quant à elles, recomposées atteignant 17,9 milliards de dollars à la fin de l'exercice 2001. S'ils sont bien évidemment les fruits de la politique d'austérité menée par le gouvernement, ces résultats sont avant tout dû à l'évolution favorable du prix du baril de pétrole ces dernières années. Les autorités algériennes ont profité de cette embellie pétrolière pour constituer un fond de régulation en vue de soutenir la croissance dans les moments difficiles; 7 Milliards de dollars ont, par ailleurs, été alloué pour financer un programme de relance économique complémentaire à celui des réformes structurelles engagées. Ce programme participera notamment à la réduction du taux de chômage et à l'amélioration des conditions de vie de la population. Le bien être de cette dernière doit en effet être interprété comme le premier facteur d'un développement durable. C'est donc en vertu de tous ces efforts que l'Algérie demande son adhésion au sein de l'O.M.C., en tant que pays démocratique désireux de doper la refonte de son économie et de s'impliquer davantage dans les échanges internationaux.

Accord d'association U.E. - Algérie

Un autre pas décisif de l'Algérie dans le cadre de son intégration à l'économie mondiale, est l'accord d'association avec l'Union européenne récemment entériné. Cet accord, dans sa partie commerciale, est l'illustration de la plus marquante de la nouvelle politique étrangère algérienne.

Mr Guerrato, Ambassadeur de l'Union Européenne en Algérie

Les relations commerciales de l'U.E. avec l'Algérie sont bonnes. Près de 65% des exportations algérienne sont destinées à l'Europe ; cette dernière fournit, quant à elle, 58% des marchandises importées. La signature d'un accord de partenariat vient concrétiser davantage les liens qui unissent les deux côtes et offrent des perspectives prometteuses. Plusieurs points sont mis en exergue: un dialogue politique et économique régulier ; l'établissement progressif d'une zone de libre échange, en conformité avec les règles de l'O.M.C. ; des dispositions relatives à la liberté d'établissement, la libéralisation des services, la libre circulation des capitaux et l'application des règles communautaires de concurrence ; de dispositions dans le domaine de la justice et des affaires intérieures ; le renforcement de la coopération économique ; la coopération financière ; l'instauration d'un conseil d'association et d'un comité d'association disposant de pouvoirs de décision.d'association disposant de pouvoirs de décision.
Cet accord d'association s'inscrit notamment dans le prolongement du programme MEDA, principal élément de la coopération économique et financière du partenariat euro-méditerranéen. Il permet à l'U.E. d'apporter une aide financière et technique au pays du sud de la méditerranée et poursuit trois objectifs: renforcement de la stabilité politique et démocratique, création d'une zone de libre échange entre l'Union européenne et ses partenaires méditerranéens d'ici 2010 et développement de la coopération économique et sociale, prise en considération de la dimension humaine et culturelle.

" Le programme Meda, volet financier de la coopération euro-méditerranéenne se chiffre globalement à 5,5 milliards euro. En ce qui concerne l'Algérie, nous avons actuellement un stock d'environ 25 projets, dont la valeur globale atteindra en 2004 environ un demi-milliard. Actuellement, une vingtaine de projets est en cours d'exécution, la plus grande partie touchant les secteurs de réformes de structures: finances, banques, petites et moyenne entreprises. Mais nous sommes également engagés dans des projets de développement social et économique, d'appui à la société civile et nous donnons même une assistance à la modernisation de la police. ", explique Mr. Lucio Guerrato, ambassadeur de l'Union européenne en Algérie.

Parallèlement à l'accord d'association avec l'Union européenne, il faut souligner un autre outil de développement instauré par les pays du Maghreb eux-mêmes, l'U.M.A. L'Union du Maghreb Arabe, qui regroupe l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, travaille, en effet, pour qu'une zone de libre échange Maghrébine se mette en place d'ici quelques années, préparant ainsi l'instauration d'une Union douanière. " Pour l'Algérie, l'édification de l'Union du Maghreb Arabe constitue un objectif stratégique qui, par définition, ne peut être affecté par les difficultés conjoncturelles et les divergences ponctuelles qui peuvent exister entre les pays de l'UMA. La démarche de l'Algérie est dictée par le fait que la tendance au regroupement et la mise en synergie des potentialités est devenue une tendance universelle et une logique à laquelle le Maghreb ne peut longtemps échapper, au risque de se marginaliser et de s'exclure de la nouvelle configuration géopolitique mondiale. " déclare le Chef du gouvernement monsieur Benflis.

La promotion du commerce et de l'investissement

Siège de la Chambre Algérienne du Commerce et de l'industrie à Alger

De son côté, l'Algérie a mis en place tout un arsenal de mesures concrète destinées à doper le commerce et à promouvoir les investissements. Mr. Chami, directeur général de la Chambre Nationale de Commerce et de l'Industrie (CACI) travaille dans ce sens et tente d'offrir une meilleure connaissance du marché intérieur, tant aux opérateurs nationaux qu'à l'investissement étranger. " Des missions exploratoires sont organisées pour identifier, à l'étranger, des hommes d'affaires qui recherchent des débouchés à leurs produits. Nous conduisons aussi des délégations étrangères qui recherchent des partenaires pour d'éventuels investissements ",explique Mr. Chami, qui remarque par ailleurs que: " L'ouverture du marché a quelquefois des aspects positifs ou négatifs. Pour les aspects positifs, les importations ont été rationalisées d'où la limitation du gaspillage, les prix à l'importation réduits. Ce qui a été constaté à travers les grands produits comme le café, le sucre, la semoule, etc. (…) Aujourd'hui, une multitude d'opérateurs et une forte concurrence ont tiré les prix vers le bas et amélioré la qualité du produit et du service".
 
La CACI est donc, dans ce cadre, un interlocuteur de choix.

Renforcer les liens entre les opérateurs nationaux et étrangers, tel est également la mission de l'office de promotion du commerce extérieur, le PROMEX. Mû par la conviction que les avantages comparatifs qu'offre l'économie nationale algérienne sont à exploiter, le directeur général de PROMEX, Mr. Khelifi remarque que " l'Algérie est le marché le plus important, le plus diversifié et le plus solvable de l'Union Maghrébine, avec un important potentiel industriel. ". La SAFEX, la Société Algérienne des Foires et Exportations, constitue un élément incontournable dans le cadre de la promotion du pays à l'étranger. Mr. Gasmi, directeur de la communication de la SAFEX estime qu'" aujourd'hui, l'Algérie a besoin d'une autre politique, portée essentiellement sur la recherche de partenariat industriel créateur de richesses et d'emplois. ". La SAFEX est aussi parti prenante dans l'organisation de la Foire Internationale d'Alger

Si l'ouverture internationale présente à terme de nombreux avantages pour le développement de l'économie algérienne, beaucoup d'entrepreneurs fustigent la précipitation dans laquelle celle-ci est appliquée. Ainsi par exemple, l'accord d'association avec l'Union européenne ne manque pas d'inquiéter, dans la mesure où celui-ci s'articule essentiellement sur le démantèlement tarifaire. Cette décision en particulier ne manquera pas d'entraîner, à cours terme, des effets néfastes pour les entreprises nationales qui vont perdre des marchés jusque là protégés. Face à la réalité de cette menace, Mr. Abdelhamid Temmar, ancien ministre du commerce actuelement en charge de la privatisation, rassure et affirme qu'une forme de protection a été mise en place, qui offre la possibilité d'être encore protégé par une imposition de l'ordre de 48%. Cette taxe sera démantelée à raison de 12% l'année, ce qui donne la possibilité d'être encore protégé quelques années. L'Algérie se doit, durant ces prochaines années, de se mettre à niveau et devenir compétitif par rapport à la concurrence extérieure. Il n'empêche que pour un pays ayant été régi, durant de nombreuses années, par un régime autarcique, privilégiant le repli sur soi, les réflexes de la libre concurrence sont plus lent à mettre en œuvre.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv