ALGERIA
la Nouvelle Generation

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TRANSPORT

A la pointe des libéralisations

Le Transport est un des domaines où la libéralisation a le plus avancé. De 1998 à 2001, trois nouveaux textes sont venu marquer cette tendance générale, à savoir le nouveau code de navigation aérienne, le nouveau code maritime et la loi sur les transports terrestres.Il faut reconnaître que le secteur des Transports est vital au bon fonctionnement de l'économie du pays, car il affecte de manière quasi directe, tous les créneaux d'activités. Comme pour la majorité des différents pans de l'économie algérienne, les Transports doivent subir une réformes structurelle et législative afin de s'adapter aux nouvelles exigences d'un marché libéralisé, soucieux du bien être de ses concitoyens et du bon déroulement de l'activité économique. D'autre part, afin de stimuler l'investissement, il est capital de consolider et d'étendre les infrastructures existantes.

S'il nécessite des amélioration, le réseaux algérien, est cependant déjà fort diversifié et étendu. Le transport routier est prédominant et prend en charge 90% du trafic intérieur. Le transport ferroviaire joue, lui, un rôle important pour la desserte des ports, des zones industrielles et des grands centres urbains. Malgré un fort potentiel, son utilisation reste malheureusement limitée, avec 7 à 8% du marché, marchandises et passagers confondus. Sans doute les assauts terroristes sur les convois ont-ils leur part de responsabilité dans cette situation. Fort de ses 68 navires marchands, le transport maritime monopolise, quant à lui, la quasi-totalité du commerce extérieur. Enfin, le transport aérien connaît un accroissement significatif de ses activités.

Vols nationaux: près de 50% de croissance en 2001

Pour le transport aérien, la compagnie privée Khalifa Airways a confirmé son statut de concurrent direct de la compagnie nationale Air Algérie. La compagnie publique, qui se donne deux années pour ouvrir son capital, est en contact avec la banque conseil BNP Paribas pour l'accompagner dans ce processus. Elle a déjà signé un accord d'alliance stratégique avec Alitalia, mais c'est surtout son partenariatavec Khalifa Airways qui donne un aperçu de la détermination des deux compagnies à s'implanter sur le marché européen, ainsi que leur volonté de conserver leurs parts de marché locales.

L'arrivée des compagnies étrangères témoigne d'une nouvelle ère

En effet, la venue d'Air Lib et d'Air Littoral a stimulé une concurrence certaine sur les destinations françaises qui représentent le gros des vols internationaux à partir de l'Algérie. " L'année 2001 a connu une évolution appréciable, principalement pour les vols nationaux. Avec l'avènement de la compagnie Khalifa, nous avons connu un boom assez significatif ", explique Mr. Ait Si Ali Mouloud, Directeur général de l'Entreprise Nationale de Navigation Aérienne (ENNA). Chiffres à l'appui, Mr. Daoud, responsable à l'ENNA, confie cependant, qu'au lendemain des événements du 11 septembre, l'activité des vols internationaux sans escales a connu une baisse significative de 15%.

" Cette tendance s'estralentie au premier semestre 2002. Pour ce qui est des vols nationaux, sur l'ensemble de l'année 2001, nous avons enregistré une augmentation très forte, de l'ordre de 45% à 50% ".Le secrétaire général du groupe Khalifa, Rachid Amrouche, abonde dans le même sens. " Dès le début, notre stratégie donnait la priorité au marché domestique et ensuite au marché international. Nous sommes maintenant arrivés à un maillage de toute l'Algérie.

 Mr Rachid Amrouche, secrétaire général du Groupe Khalifa

Pour ce qui est de l'international, nous poursuivons la réalisation de notre objectif qui consiste à suivre les mouvements économiques du pays ainsi que notre population émigrée. Ainsi après l'installation de nos escales dans plusieurs villes françaises, espagnoles, à Johannesburg et à Dubaï, nous venons d'être autorisés à desservir Casablanca, Tunis, Damas, la Mecque, Istanbul, Milan et Londres. Nous comptons aussi couvrir prochainement l'Amérique du Nord ".
Gestionnaire de dix aéroports à l'ouest du pays, l'EGSA d'Oran, par la voix de son directeur général, Mr. Djellat, constate cette expansion du marché, facteur de croissance de son entreprise. " Il y a deux ans, nous avons réalisé une nouvelle extension au niveau de l'aéroport d'Adrar ; cela nous a permis de doubler les capacités d'accueil. Par ailleurs, l'année passée, nous avons entrepris des travaux d'agrandissement à de l'aéroport de Béchar. Cette modeste réalisation, faite avec nos propres moyens, nous a permis de doubler la capacité de traitement des passagers.

Enfin, pour les réalisations actuelles, nous avons entamé le premier avril l'extension de la deuxième plate-forme de l'ouest, à savoir Tlemcen, dont l'inauguration a eut lieu le 20 août de cette année. Nous avons ainsi pu libérer des espaces au niveau de l'aérogare internationale d'Oran, qui vont générer des ressources nous permettant de nous autofinancer, et de réaliser d'autres projets sur les différentes plates-formes à plus faible revenu ". L'EGSA d'Oran ne fera pas cavalier seul, ajoute Mr. Djellat " nous avons lancé l'avis d'appel d'offre pour la réalisation de la zone terminale dans son ensemble, aussi bien l'aérogare que la tour de contrôle ainsi que les autres structures pour les différents opérateurs. Nous avons également l'aéroport de Mascara où nous avons lancé un avis d'appel d'offre avec d'autres transporteurs aériens ". Le partenariat n'intervient que là où l'entreprise ne dispose pas de l'expérience suffisante. " Nous avons fait notre première expérience de partenariat avec des sociétés dans le domaine du catering, du management et de la gestion proprement dite.


L'aéroport Houari Boumédiene d'Alger, un appel d'offres pour mise en concession lancé le 12 juillet 2001

La première concrétisation s'est réalisé dans le domaine des free shops, très recherchés par les passagers. Nous avons concrétisé avec une société suisse, Ed Mauer, pour les aéroports internationaux d'Oran et de Tlemcen ". Enfin, il faut retenir la mise en concession de la gestion et de l'exploitation de l'aéroport Houari Boumédiène d'Alger, pour laquelle un appel d'offre a été lancé le 12 juillet 2001. C'est la première fois qu'une infrastructure publique fait l'objet d'une concession à un exploitant privé en Algérie. Ce dernier aura pour mission de terminer les travaux de construction de la nouvelle aérogare, dont le chantier a débuté il y a plus de dix ans. Cette nouvelle aérogare portera la capacité de l'aéroport à près de 8 millions de passagers par an. L'aéroport d'Alger a enregistré l'an dernier un trafic de près de 4,3 millions de passagers, avec une forte hausse aussi bien du trafic national (+ 40,8% en 2001 par rapport à 2000) que du trafic international (+17,6%).
Le secteur maritime en appel aux investisseurs

Avec un quasi-monopole du commerce extérieur, le transport maritime devait impérativement s'adapter au nouveau contexte du commerce international. C'est dans ce cadre que le code maritime a subi un examen systématique, afin de l'adapter aux nouvelles exigences du marché. Un autre impératif, dans ce contexte d'ouverture au monde, consiste en la modernisation des infrastructures portuaire. En ce qui concerne le réaménagement de la gestion de l'activité portuaire, on notera la mise en place de trois autorités, devant prendre le relais de l'Etat. Il est maintenant stipulé que les opérations commerciales, tant privées que publiques, se dérouleront dorénavant dans un cadre concurrentiel.

Le secteur maritime est donc ouvert à l'initiative privée depuis la mise en place des nouvelles réformes. Les investisseurs restent cependant timides vis à vis de ce créneau, compte tenu du niveau des crédits à mobiliser pour créer des services de transport maritime. Quatre opérateurs et dix entreprises portuaires de statut public se partagent actuellement le marché. Toujours au niveau des activités portuaires, il est cependant relevant de mentionner le dynamisme de l'EPAN (entreprise portuaire d'Annaba).

Le port d'Annaba regroupe les plus grands comlexes industriels tels que Ferphos, Sider et Asmidal

Cette dernière joue un rôle clé dans le pôle industriel régional, dominé par les deux groupes industriels Asmidal et Ferphos. Selon M. Sahli, directeur général de l'EPAN, " L'ensemble des ports et des entreprises portuaires d'Algérie vont connaître une adaptation stratégique. Les activités commerciales (la manutention et le remorquage) seront des activités ouvertes à la concurrence et peuvent être exercés par d'autres entreprises. Les activités de gestion des domaines publiques relèveront de l'autorité publique qui aura la gestion de ces espaces ". Le plan de développement de l'EPAN porte notamment sur le développement des infrastructures." Nous venons de réaliser avec le concours de la Banque Mondiale le terminal polyvalent. En matière d'entretien de nos infrastructures de base, il y a un programme d'entretien et de rénovation dont le point culminant est celui qui se rapporte au dragage. En matière de manutention et en manière de remorquage cela interviendra probablement à très brève échéance ".

Donnant d'autres exemples de l'ouverture du secteur maritime, Mr. Nazef, secrétaire général au ministère des transports, souligne que " pour ce qui est des ports, il y a une tendance à la libéralisation et à une ouverture puisqu'il y a des mises en concessions d'espaces commerciaux à l'intérieur des ports ". Le port de Djendjen, fort de ses nombreux atouts, est dans ce cadre particulièrement attractif aux investisseurs. Mr. Nazef remarque, par ailleurs, qu'en ce qui concerne le secteur voyageurs, le Code maritime permet maintenant la possibilité d'utiliser un autre navire que ceux de l'Entreprise Nationale de Transport Maritime des Voyageurs (ENTMV) ; " Vous pouvez voyager avec la SNCM Corse Méditerranée, et il y a également la possibilité pour un investisseur de promouvoir sa propre société de transport maritime de voyages à côté de l'ENTMV ". Le port d'Alger est lui le premier port commercial d'Algérie avec une moyenne de trafic annuel de l'ordre de six millions de tonnes. Ce port assure donc près de 35% du trafic marchandises du pays, dominé essentiellement par les importations. Il reçoit en moyenne chaque année près de 2200 navires commerciaux à l'entrée. Enfin, le port d'Oran est celui qui voit passer la plus grande quantité de passagers en Algérie.



En ce qui concerne le chemin de fer, aucune intervention du secteur privé n'est enregistrée à ce jour, cette activité étant toujours réservée à un opérateur de statut public. La SNTF reste donc l'opérateur unique, jusqu'à ce qu'une décision soit prise pour la mise en concession du réseau ferroviaire. Un programme spécial a été voté pour la mise à niveau du chemin de fer qui a devant lui d'immenses perspectives, tant au niveau du transport de marchandises qu'à celui de passagers. En marge du secteur ferroviaire, celui du transport routier connaît, depuis sa libéralisation, une croissance sans précédent. Il est caractérisé par une offre supérieure à la demande et par une certaine anarchie, notamment dû à l'utilisation de matériels non-adaptés, qui a conduit à la mise en place d'un encadrement juridique plus stricte.

De grands projets

Quant aux grands projets, Mr. Nazef cite celui du tramway et du métro d'Alger comme deux importantes opportunités de partenariats. " Globalement, la politique des transports urbains est une politique tout à fait libérale. Il n'y a aucun monopole en la matière. Au contraire, nous souhaitons inciter à une contribution plus large du secteur privé ou une intervention combinée public/privé ". Ce projet qui nécessite un investissement considérable, notamment dû au relief accidenté de la capitale algérienne est pour le moment à l'étude. Celle-ci doit se pencher sur l'état actuel du projet et envisager les différentes alternatives, afin de concilier les impératifs économiques, sociaux et structurel, nécessaires à sa réalisation. En complément de ce projet de transport urbain, celui de l'extension du réseau ferroviaire à la grande banlieue algéroise est également à l'étude.

A l'heure de la libéralisation du marché algérien, le ministère des Transports accorde une attention particulière à l'amélioration de ses infrastructures. A cet effet, un programme de relance, touchant tous les secteurs concernés, a donc été lancé. Celui-ci tient compte des exigences indispensables à la mise en place d'un réseau de transports performant et sécurisé. Les aéroports, les ports, le chemin de fer, les transports maritimes et aériens doivent s'adapter aux nouveaux impératifs d'une économie ouverte au monde. Le niveau de performance, la qualité des services et les conditions de sécurité doivent sensiblement s'améliorer, tout en veillant à appliquer des coûts concurrentiels. Toutes ces mesures d'adaptations et de restructurations sont autant d'appels au soutien technique et financier d'investisseurs privés, notamment internationaux.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv