ALGERIA
la Nouvelle Generation

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TRAVAUX PUBLICS

Immenses chantiers en perspective

S'il est bien des secteurs indispensables au développement de l'investissement, qu'il soit national ou étranger, il s'agit bien de ceux relatifs aux Travaux publics et aux Transports. Le gouvernement algérien l'a bien compris, en avalisant l'application d'un ambitieux programme de relance économique qui, entre 2001 et 2004, devrait permettre d'importants efforts investissements. Il est vrai, à ce propos, que les retards en la matière sont énormes. Dans le domaine des travaux publics, seules les plus importantes régions disposent d'autoroutes ; les petites et moyennes agglomérations ne disposent que de routes étroites, en manque d'entretien. Quant au projet de l'autoroute est-ouest reliant la Tunisie au Maroc, annoncé à la fin des années 80 avec la création de l'Union du Maghreb Arabe, il stagne. D'autres infrastructures, telle la construction de barrages, représentent aujourd'hui une autre priorité de l'Etat ; l'accès à l'eau étant encore l'une des principales préoccupation de la population contrainte de subir, depuis deux décennies, les aléas de sécheresses chroniques. De son côté, la croissance des sept ports commerciaux et de la vingtaine d'aéroports du pays nécessite plusieurs projets d'extension. L'heure est donc à l'engagement de grands travaux pour combler le retard accumulé, et ainsi entrer concrètement sur le chemin de la croissance économique. " Au cours des dix dernières années, notre pays s'est plus préoccupé de la maîtrise des coûts que de l'amélioration des infrastructures de base. Aujourd'hui, avec ce programme de relance, nous rattrapons une partie du retard ", assure Mr.Medelci, ancien ministre des finances.

Projet d'autoroute est - ouest et Transaharienne

Le ministère des Travaux publics a pour mission de réunir les conditions de réalisation d'un certain nombre de projets stratégiques pour le développement de l'économie et l'amélioration des conditions de vie en Algérie. Mr.Abdelmalek Sellal, ancien ministre des Travaux publics et actuel ministre du transport, insiste en particulier sur les grands projets d'autoroutes, la Transaharienne et celle reliant les pays du Maghreb d'est en ouest. Les travaux de cette dernière ont été lancés en 1987. Prévu sur une distance totale de 1216 km, reliant El Tarf, sur la frontière tunisienne, à Maghnia, sur la frontière marocaine, seuls quelques 100 km ont été réalisés à ce jour. Signe de l'assouplissement des procédures en matière d'investissement privé dans les infrastructures publiques, le gouvernement algérien envisage maintenant l'assistance de grands groupes étrangers, qui obtiendraient un droit d'exploitation, en contre-partie de leur participation. En effet, le financement de telles infrastructures dépasse largement les capacités du seul Etat algérien, simultanément engagé sur plusieurs front. Ce projet d'autoroute est considéré en Algérie comme le chantier du siècle, avec un coût estimé à prés de 6 milliards de dollars pour la construction des tronçons restants. Mr. Sellal invite les entreprises de travaux publics à se manifester: " On ne peut faire face seul ; nous avons besoin d'apports extérieurs. Les modalités pour que des entreprises puissent réaliser une partie des projets à mettre en œuvre sont diverses. Il peut s'agir d'une réalisation directe ou d'un partenariat, voire d'un BOT (Build, Operate, Transfer) en matière de réalisation et gestion ". Plusieurs multinationales seraient intéressées par cette dernière formule, qui consiste en la construction de tronçons, en leur exploitation sur une longue durée, puis en une rétrocession des infrastructures routières à l'Etat algérien. M. Sellal a, par ailleurs, précisé que son ministère allait rapidement entamer de premières consultations avec une firme américaine dans cette direction. Le coût extrêmement élevé d'un tel projet reste néanmoins, pour le moment, le grand frein à l'avancée rapide des travaux. Les perspectives sont cependant alléchantes. De fait, toujours selon les dires du ministre Sellal, " l'autoroute algérienne est beaucoup plus rentable, avec une moyenne de près de 20.000 véhicules/jour, alors que les pays voisins, dans les meilleures des cas, n'enregistrent que 4000 véhicules/jour. "

Invitation au partenariat

Alger demeure la capitale économque du pays
Mr. Mohamed Hocine Ahriz, P.D.G. de la Sapta, une importante entreprise présente dans les secteurs de la construction et des Travaux publics, estime que l'ouverture du marché algérien a abouti à une étonnante croissance de la concurrence. Dans ce cadre, " les entreprises étrangères peuvent soumissionner si elles le veulent les contrats en dinars, en vertu de la liberté de change. Avant, ces sociétés n'étaient pas intéressées par la conclusion d'un contrat si les projets n'étaient pas financés par un organisme international " remarque le P.D.G de la Sapta. La concurrence s'amplifie donc pour le plus grand bien du marché ; notamment celle des entreprises asiatiques, de plus en plus présentes dans les secteurs de la construction et des Travaux publics en Algérie.

L'investissement s'oriente également vers une prise de participation dans le capital des entreprises de Travaux publics. " Lorsqu'un investisseur étranger est intéressé par une entreprise publique, nous sommes prêts à discuter de l'ouverture de son capital. Une prise de position dans la structure pouvant se traduire en terme de représentation au sein de l'entreprise privatisée en question ". Selon Mr.Sellal, ces ouvertures de capital peuvent aller jusqu'à 40%. Ainsi Cosider, une entreprise publique leader national du secteur, est actuellement en partenariat avec plusieurs entreprises et souhaite l'ouverture de son capital. " Cosider estime que la conjugaison des efforts et l'association des intérêts entre public et privé est nécessaire. (…) notre ambition est de nouer des relations durables avec des partenaires ayant des perspectives à long terme. La dimension du marché intérieur algérien et sa solvabilité, ouvrent de grandes perspectives de coopération dans la complémentarité des compétences et des moyens ", affirme Mr.Abdelwahid Bouabdallah, P.D.G. de Cosider. Sonatro est, elle aussi, une entreprise évoluant dans ces mêmes secteurs de la construction et des Travaux publics. Présente sur l'ensemble du territoire national, cette société s'est développée remarquablement dans les années 70 au point de donner naissance en 1983 à cinq entreprises routières ainsi qu'une spécialisée en ouvrage d'art. Passée à l'autonomie en 1991 et malgré une conjoncture et un environnement devenus très difficiles, la Sonatro continue de réaliser de grands projets qui font d'elle un partenaire incontournable dans le secteur des Travaux Publics. Pour sa part, Mr.Rebbouh, P.D.G. de la Société Nationale de grands Travaux Routiers (Sonatro), confirme l'importance du partenariat pour son entreprise: "Nous voulons renforcer notre force de frappe, c'est la raison qui nous amène à rechercher un partenariat ; l'intéressé devra venir avec les moyens matériels et financiers (…) Nous avons la maîtrise du terrain, nous pouvons offrir le plan de charge et aussi la connaissance de l'administration, ce qui représente un point important".

Khalifa à l'assaut du BTP

Un bel exemple de l'intérêt du secteur privé envers l'énorme marché que représente le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) en Algérie, est celui du groupe Khalifa. Celui-ci a, en effet, récemment pris le contrôle de l'entreprise Philipp Holzmann, ex numéro trois du BTP en Allemagne. Le premier groupe privé algérien acquiert ainsi le savoir-faire qui lui faisait défaut dans le domaine du BTP, en profitant de la défaillance d'une grande entreprise européenne. Avec les ressources de Holzmann International, Khalifa a désormais les compétences pour se lancer dans des projets d'envergures, tels la construction de l'aéroport de Bouzghoul ou encore, celui pharaonique de la construction d'une nouvelle ville, Algéria, au milieu du désert, ayant pour objectif de désengorger Alger.

De grandes perspectives s'ouvrent donc à ce secteur des Travaux publics qui sera, dans les prochaines années, fort sollicité dans le cadre de la nécessaire mise à niveau des infrastructures du pays. Routes, barrages, aéroport, infrastructures en tous genres ; d'immenses marchés sont à portée de mains. A elles seules, les entreprises algériennes de Travaux publics ne suffiront évidemment pas pour couvrir cet immense chantier. L'appel au partenariat, à l'investissement privé est donc plus que jamais lancé.
Parallèlement à ces constatations, le secteur des BTP, grand consommateur de main d'œuvre, constitue peut être une solution, pour résorber partiellement l'important taux de chômage enregistré actuellement. Autant dire que le gouvernement accorde une attention particulière à ce secteur capital, indispensable au développement futur de l'Algérie.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv