Fondamentalement, la Guinée connaît
deux religions principales : l'Islam et le Christianisme.
Pays laïque, la Guinée est toutefois
dominée par la religion musulmane. En effet,
cette dernière représente plus de
85% de la population contre 10% seulement pour
la religion chrétienne. Les 5% restant
représentent la population animiste.
Le
Christianisme |
En Guinée, les chrétiens sont organisés
au tour de trois zones principales : la zone de
Conakry pour toute la Basse Guinée et une
partie de la Moyenne Guinée, la zone de
Kankan pour la Haute Guinée et une partie
du Fouta et la zone de N'Zérékoré
pour la forêt. Chacune des zones est placée
sous la responsabilité d'un évêque.
Dans le souci d'appliquer le principe d'assistance
aux plus démunis, l'Eglise de Guinée
investit et créé régulièrement
divers sources de revenus. On peut notamment citer
l'immeuble de la Banque Mondiale à Conakry,
ou encore le lycée Sainte Marie de Coléah
(Conakry). Les revenus générées
par ces sources sont collectées et servent
au développement de la lutte contre la
pauvreté et les maladies qui touchent la
population guinéenne. Cette façon
d'agir en faveur des plus faibles favorise légèrement
l'accroissement du nombre de chrétiens
ces dernières années. En effet,
de plus en plus d'animistes guinéens, originaires
de la forêt et de la Basse Guinée,
adhèrent à la religion chrétienne.
L'Islam |
L'islam a été introduit très
tôt au Manding. C'est en 1050 qu'un roi Manding
se convertit à l'Islam. Une longue sècheresse
désolait le pays et un Arabe vivant à
la cour suggéra au roi d'invoquer Allah.
Ne sachant plus que faire, après avoir sacrifié
bufs et moutons sans résultat, le souverain
pria, invoqua Allah et la pluie bienfaisante tomba
; alors le souverain se convertit a l'Islam. Mais
jusqu'au milieu du 14ème siècle, l'Islam
demeura une religion de cour, la grande majorité
de la population resta animiste. L'Islam connut
un net recul après la chute de l'Empire au
16ème siècle. Les Malinkés
étaient retombés dans l'animisme suite
à divers évènements. Mais à
partir du 17ème siècle, grâce
à l'installation des marchands sarakollés
sur les rives du Milo à Kankan, l'Islam connu
un nouvel essor. En effet, ces marchands commencèrent
à ouvrir des écoles coraniques dans
les villages où ils pratiquaient le commerce.
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Actuellement, en tant que religion majoritaire,
on peut dire que l'Islam est beaucoup plus politisée
et institutionnalisée que la christianisme.
Elle est en effet gérée, administrée
et contrôlée par une ligue islamique,
l'équivalent d'un ministère. Les
mosquées et les structures islamiques du
pays sont financées par le budget de l'Etat,
ce qui créé une relation de dépendance
entre l'Etat et les institutions religieuses.
Malgré la multiplication du nombre de mosquées
un peu partout dans le pays, l'effectif des musulmans
n'a pas connu d'augmentation dernièrement.
La population musulmane se retrouve dans l'ensemble
du territoire guinéen, avec toutefois une
forte concentration en Moyenne et en Haute-Guinée.
Le pouvoir public, les ONG et d'autres structures
islamiques comme le " Waqf " interviennent
dans certains localités du pays en construisant
des mosquées et des écoles de type
franco-arabes. Enfin, il faut dire que la religion
musulmane pousse une partie importante de la population
à se marier. A ce titre, la polygamie est
admise jusqu'à concurrence de 4 femmes.
L'Animisme |
Ce fut la religion traditionnelle de la population
guinéenne jusqu'à la fin de la Deuxième
Guerre Mondiale, période à partir
de laquelle l'Islam a fait un percée foudroyante.
Les animistes, principalement des Malinkés,
croient au Niama qui est une force, une énergie,
que possède chaque être vivant (hommes,
animaux, plantes). Le Niama est une sorte de fluide
qui peut être maîtrisé et utilisé
aux fins de vengeance contre un rival, un adversaire
ou un ennemi. Le Niama d'un ancêtre peut se
transformer en force maléfique contre des
descendants indignes ou en force protectrice quand
on sait l'attirer et la rendre favorable. Niama
ou Nama signifie ainsi " maléfice ".
Tuer certains animaux ou certains individus déclenche
la vengeance du Nama de la victime qui alors, tourmente
le meurtrier jusqu'à ce que mort s'en suive.
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